3 labos poursuivis après le suicide d'un ado

Les parents d'Alexandre sont convaincus que la mort de leur fils est liée à la prise d'un traitement contre l'acnée.
Les parents d'Alexandre sont convaincus que la mort de leur fils est liée à la prise d'un traitement contre l'acnée. © REUTERS/MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Il prenait un traitement contre l'acné, réputé accroître les risques de suicide.

Les parents d'un adolescent qui s'était suicidé alors qu'il prenait deux génériques du médicament contre l'acné Roaccutane ont assigné vendredi devant le Tribunal de grande instance de Nanterre les laboratoires pharmaceutiques Roche, Pierre Fabre et Expanscience.

Les parents d'Alexandre sont convaincus que la mort de leur fils, retrouvé pendu en juillet 2007 à un arbre à Nice, est liée à la prise de ce traitement qu'il prenait depuis sept mois. "Je sentais qu'il était vraiment angoissé et fatigué mais rien ne laissait penser qu'il allait se suicider. C'est un message dans lequel il disait qu'il ne savait pas ce qu'il avait depuis trois semaines et qu'il avait mal partout, qui nous a convaincus de les attaquer", a déclaré son père, Daniel Voidey.

"Ce médicament est responsable de sa mort"

"Je veux que la justice reconnaisse que mon fils n'est pas un menteur et que ce médicament est responsable de sa mort", a-t-il ajouté le père de l'adolescent décédé. Il a donc demandé à son avocat, Me Gilbert Collard, d'assigner les laboratoires Roche, en leur qualité d'inventeurs du traitement à l'isotrétinoïne, mais aussi les laboratoires Pierre Fabre et Expanscience qui commercialisent deux génériques de ce médicament, le Curacné et le Procuta.

Lors des débats, Me Collard a demandé la désignation d'experts pour démontrer que rien ne prédisposait Alexandre au suicide avant qu'il ne prenne ce médicament, dont "la notice noie le patient sous un flot de mises en garde et de contre-indications". Les avocats de la défense ont quant à eux souligné le fait qu'un médicament était toujours "toxique" et qu'en l'espèce le Roaccutane était un "traitement de dernière intention, révolutionnaire, qui avait guéri des millions d'acnéiques sévères".

Plusieurs autres procès contre ce traitement

Mi-février, Roche avait assuré que son médicament, qu'il commercialise depuis 20 ans, était "sûr" et "efficace". Le laboratoire hélvétique avait néanmoins ajouté qu'il avait effectué des provisions pour faire face aux nombreux litiges. Il doit en effet faire face actuellement à 2.422 actions en justice aux Etats-Unis où le médicament est accusé de provoquer des maladies intestinales inflammatoires, des malformations foetales et des troubles psychiatriques. Des plaintes ont été déposées dans d'autres pays.