Woerth : Sarkozy sommé de s’exprimer

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Hélène Favier , modifié à
Le président de la République devrait s'exprimer dans une semaine, à la veille du 14-Juillet.

"J'aimerais tellement que le pays se passionne pour les grands problèmes que sont la santé, les retraites (...), plutôt que de s'emballer à la première horreur, calomnie, qui n'a qu'un seul but, salir sans aucune espèce de réalité". En déplacement en Seine-et-Marne, Nicolas Sarkozy a écarté mardi d'un revers de main les nouvelles révélations dans l'affaire Bettencourt/Woerth.

Pourtant sa propre majorité le presse d'intervenir sur ce dossier. A l’UMP en effet, Jean-Pierre Raffarin et Jean-François Copé, entre autres, estiment que le président doit s’exprimer sur l'affaire. Et le faire "très vite".

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"Une très forte mise au point"

Désormais, il est "absolument indispensable que les choses soient remises en perspective (…) Ce qui est important, c'est que le président de la République parle aux Français", a martelé Jean-François Copé, le patron des députés UMP, mardi matin sur France 2.

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a lui aussi estimé que Nicolas Sarkozy devait sortir de son silence. "Je pense que c'est utile que le président s'exprime très vite", a-t-il insisté sur Europe 1.

Pour le député UMP Jacques Myard également, "la situation mérite une très forte mise au point. On n'échappera pas à la nécessité de remettre les choses au carré vite fait, bien fait", a-t-il assené.

"Le président de la République a dit qu'il était maître du calendrier mais c'est vrai que le soldat Woerth est de plus en plus sous le feu. Ça devient politiquement difficile. Rien n'est exclu", a-t-il poursuivi. "Le règne du soupçon finit toujours par avoir des conséquences politiques."

Nicolas Sarkozy "réfléchit"

Du côté de l’Elysée, on fait savoir que Nicolas Sarkozy "réfléchit" en effet "à une intervention". Le chef de l'Etat devrait s'exprimer le 13 juillet, à l'occasion de la présentation en conseil des ministres de la réforme des retraites mais pas le 14, jour de la Fête nationale. Sous une forme qui n'est pas encore précisée.

Les démissions de Blanc et Joyandet ce week-end n’auront donc pas réussi à éteindre la polémique Woerth. Englué dans l’affaire Bettencourt, le ministre du Travail Eric Woerth fait l’objet de révélations médiatiques depuis des semaines et l’ambiance à l’Assemblée s’est largement détériorée autour de l’affaire.

Dernier rebondissement en date : mardi matin, sur le site Mediapart, l'ex-comptable de l'héritière de L'Oréal indiquait qu'Eric Woerth avait reçu, en tant que trésorier de l'UMP, la somme de 150.000 euros en liquide pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy au printemps 2007.