Woerth, affaibli, défendra sa réforme

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le ministre est en position délicate alors qu’il doit défendre la réforme des retraites.

A cinq jours du débat sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, la situation d'Eric Woerth apparaît de plus en plus délicate, voire intenable, après qu'il a reconnu être intervenu pour l'attribution de la Légion d'honneur au gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt. Les critiques se multiplient, mais le ministre du Travail en charge de l’une des réformes les plus importantes du quinquennat de Nicolas Sarkozy essaie de tenir bon.

Il défendra sa réforme dans les médias

La journée de mardi va être longue pour Eric Woerth. Alors qu’il va défendre la réforme de retraites à l’Assemblée nationale au premier jour du débat parlementaire, les syndicats ont appelé à une journée d'action pour la défense du système des retraites. Le bilan de la mobilisation aura lieu au JT de TF1. Eric Woerth y débattra avec le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault à 20h00 sur TF1.

Le ministre participera aussi à l'émission politique "A vous de juger spéciale retraites" jeudi 9 septembre sur France 2, mais accompagné du Premier ministre. La participation de François Fillon jeudi prochain à une émission télévisée consacrée aux retraites a été perçue comme un nouveau camouflet à Eric Woerth, déjà considéré comme une des victimes du remaniement annoncé pour novembre. François Fillon n’a d’ailleurs été très solidaire jeudi, il a affirmé que "la réforme des retraites sera conduite par le ministre en charge qui ira la défendre devant le Parlement", sans le nommer.

Les traits tirés

Ces derniers jours, le ministre est apparu les traits tirés, physiquement marqué par deux mois de polémique. "Il a une très grande lassitude", dit un membre de l'UMP. Peut-il tenir le vif débat qui s'annonce dès mardi sur les retraites ? Les députés PS le jugent "totalement disqualifié". Un avis partagé par le PCF et le NPA, qui réclament de nouveau sa démission, en plus du retrait de la réforme. Pour Benoît Hamon, porte-parole du PS, les "mensonges" d'Eric Woerth invalident la parole de Nicolas Sarkozy et François Fillon qui, "en toute connaissance de cause (l') ont protégé".