Vu de l’Elysée, le discours de Manuel Valls, c’est bien joué

La prestation de Manuel Valls a donné entière satisfaction à l'Elysée.
La prestation de Manuel Valls a donné entière satisfaction à l'Elysée. © Reuters
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et Alexandre Kara , modifié à
REACTION - L’Elysée ne peut que se satisfaire du discours de Manuel Valls et du vote de confiance à l’Assemblée. Décryptage.

Soulagement. Mardi à l’Assemblée, Manuel Valls a réussi son grand oral. Il a su rassembler, assez du moins pour s’accorder le vote des députés écologistes pourtant réticents à soutenir ce Premier ministre qualifié de "droitier" et boudé par Cécile Duflot et Pascal Canfin. La crainte d’un désaveu de la part des députés socialistes s’est envolée puisque onze parlementaires du groupe seulement n’ont pas voté la confiance. Un resserrement des rangs qui s’explique aisément selon un des députés rebelles : "Vu la pression, il y en a beaucoup qui se sont dégonflés".  Au-delà de son travail de séduction des députés, Manuel Valls aura prononcé pas moins de dix fois le nom de François Hollande. Un signe de soutien envers son président qui ravit les proches du chef de l’Etat.

Un tour de passe-passe à l’avantage de Hollande. Mais plus que tout, ce vote de confiance envers Manuel Valls permet à l’Elysée de contourner l’Assemblée en ce qui concerne le pacte de responsabilité. En effet, François Hollande avait affirmé en janvier dernier que le gouvernement se soumettrait au vote de confiance des parlementaires pour valider les mesures contenues dans ce pacte. Or, avec ce vote qui légitime Manuel Valls dans sa nouvelle fonction, le Premier ministre n’a plus besoin de soumettre ce pacte aux suffrages d’une majorité toujours remuante.

Une stratégie doublement efficace.  Le pacte de responsabilité va donc être intégré en ordre dispersé dans le collectif budgétaire. Officiellement, le gouvernement affirme que cette méthode donne des gages aux députés qui pourront amender chacun des textes passés. En réalité, selon les informations recueillies par Europe 1, la loi de finances rectificatives permettra à l’Elysée de modifier la marche à suivre. Et d’accélérer le rythme en termes de rigueur budgétaire. Autre avantage de ce mode opératoire, en présentant plusieurs textes au lieu d’un seul, la pilule devrait mieux passer. A peine entré en fonction, Valls retire donc une épine du pied de François Hollande. A charge de revanche ?

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