Vote des étrangers : le gouvernement ferme la porte

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy s’y était pourtant dit favorable à plusieurs reprises. C'est Martine Aubry qui a relancé le débat mardi.

Eric Woerth, Luc Chatel et Bruno Le Maire : coup sur coup, mercredi matin, ce sont trois ministres qui sont intervenus publiquement pour dire "non" à l'octroi du droit de vote des étrangers aux élections locales. Ce débat, vieux serpent de mer de la politique française depuis les années 1980, a été relancé mardi par la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, qui s’y est dit au contraire favorable.

"Ma réponse est très claire, il n'est pas question de mettre en place le vote des étrangers aux élections locales", a dit Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, sur RFI. "La population française n'est pas prête", a renchéri Eric Woerth, le ministre du Budget, sur LCI. "Je crois que c'est très important et que c'est la sagesse que de s'en tenir au lien entre citoyenneté et droit de vote", a insisté Bruno Le Maire, le ministre de l’Agriculture, sur France 2. "Dans la majorité présidentielle, que l'on soit favorable ou non sur le fond au vote des étrangers, nous sommes bien décidés à respecter les Français qui, de manière claire, ne veulent pas en entendre parler aujourd'hui", a fait savoir le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre.

Aucun commentaire pour l’instant du côté de l’Elysée. C’est pourtant de Nicolas Sarkozy que Martine Aubry, qui a annoncé le dépôt d’une proposition de loi, attend une réponse. Le président de la République s’est en effet dit à plusieurs reprises, avant et après son élection. En 2008, il avait indiqué qu’il était personnellement pour accorder le droit de vote aux élections locales à des étrangers installés en France depuis dix ans et "sur la base de la réciprocité".

En 1995, en prenant une telle position, le futur chef de l’Etat avait lancé une polémique :

En attendant la réaction de l’Elysée, Eric Besson et Valérie Pécresse, deux autres membres du gouvernement se sont eux chargés de repousser le problème. Le ministre de l'Immigration a répété mardi qu'il jugeait le débat prématuré mais qu'il pourrait se poser dans les dix ans à venir. Pour la ministre de l’Enseignement supérieur, "ce n'est pas la priorité du moment".

Depuis les élections municipales de 2001, les citoyens de l'Union européenne résidant en France peuvent voter aux scrutins européens et municipaux, à l'inverse des extra-communautaires.