Vote des étrangers : en 2013, dit Hollande

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avec agences , modifié à
Le candidat PS a d'autres réformes prioritaires mais veut agir avant les élections de 2014.

Le droit de vote des étrangers ne finit pas d'agiter le débat politique. PS et UMP se traitent de girouettes depuis des années sur le sujet. Et depuis le premier tour de la présidentielle, l'UMP ne cesse d'accuser le PS de ne plus assumer cette proposition de réforme. Retour sur cette pièce de théâtre en cinq actes.

Acte I. La promesse. François Hollande avait reparlé du projet d'instaurer le droit de vote des étrangers aux élections locales lors de la présentation de son programme au Bourget, il y a deux mois, le 22 janvier.

Acte II. Copé attaque. Les socialistes "n'assument pas leurs positions idéologiques, comme le droit de vote des étrangers", a assuré le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé au lendemain du premier tour de la présidentielle. Et pour cause, l'UMP n'hésite pas à titiller le parti adverse sur une proposition délicate, alors que Marine Le Pen a fait un score frôlant les 20%.

Acte III. Royal fait l'autruche. Ségolène Royal a assuré lundi soir, sur France 3, lors d'un débat avec Nathalie Kosciusko-Morizet, qui l'interrogeait sur le sujet, que le droit de vote des étrangers n'avait jamais été la priorité du PS. "Le droit de vote n'est pas un sujet embarrassant", explique encore un membre de la direction du PS. "Mais il n'est pas question de dire que c'est la proposition numéro un d'Hollande", poursuit-il.

Acte IV. Montebourg rebat les cartes. Le député de Saône-et-Loire affirme un peu plus tard, sur le plateau de l'émission Mots Croisés sur France 2, que le droit de vote des étrangers aux municipales est toujours d'actualité dans le programme de François Hollande. "Ce sont des personnes qui sont des résidents réguliers sur le territoire, qui payent des impôts, qui, quand ils travaillent, cotisent aux caisses sociales, ils doivent participer à la vie locale et en ce qui nous concerne, c'est dans le programme de François Hollande", précise-t-il. "Je ne vois pas pourquoi il en sortirait", conclut-il.

Acte V. Hollande persiste et signe. Le candidat socialiste a donc confirmé la proposition polémique mardi puis mercredi matin sur France 2, en détaillant cette fois le calendrier. "Tout ce que j'ai dit dans mon projet et dans mes 60 engagements sera fait dans le quinquennat", a affirmé le candidat socialiste, avant de préciser que le droit de vote des étrangers serait instauré d'ici juin 2013, "avant les élections de 2014", en cas de victoire socialiste."Ségolène Royal a dit que ce n'était pas une priorité au sens immédiat, ce n'est pas la première mesure que nous allons prendre. Mais je ne distingue aucune mesure, j'ai donné un calendrier de ce que je ferai au tout début : l'exemplarité de l'État, le pouvoir d'achat accordé aux familles, des réformes que nous devons engager tout de suite pour redresser nos comptes publics, nos industries. Et puis aussi réviser nos institutions, ça viendra en son temps", a-t-il précisé.