Voeux 2012 : Sarkozy repense à la TVA sociale

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Le président de la République estime que la crise n'est pas finie et veut réformer la protection sociale.

Exercice obligé de chaque fin d'année, le président de la République s'est adressé samedi soir aux Français. Nicolas Sarkozy a fait le point sur une année 2012 compliquée, avec "les difficultés que nous traversons". Puis il a évoqué ses priorités pour 2012, avec une mesure-phare en filigrane : la TVA sociale.

Nicolas Sarkozy a d'abord évoqué l'année 2011, synonyme de "bien des bouleversements". Le président de la République pense bien évidemment à la crise financière, une "crise inouïe, sans doute la plus grave depuis la deuxième guerre mondiale". "Cette crise n’est pas terminée", a-t-il prévenu, avant d'avoir une pensée pour les Français : "vous finissez l’année plus inquiets pour vous et pour vos enfants".

Repenser le financement de la protection sociale

S'il y a une annonce à retenir dans le discours présidentiel, c'est bien sa volonté de réformer le financement du modèle social français. "Le deuxième sujet est celui du financement de notre protection sociale qui ne peut plus reposer principalement sur le travail, si facilement délocalisable. Il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d’œuvre à bon marché", a déclaré Nicolas Sarkozy.

Revoici donc la TVA sociale, donc l'objectif est de transférer une partie des charges du travail vers la consommation, qu'elle concerne des biens produits en France ou importés. "Ce sujet est au cœur de tous les débats depuis des années. J’écouterai les propositions des partenaires sociaux puis nous déciderons", a précisé le président de la République.

"Avec le Premier ministre, nous réunirons le 18 janvier prochain, les représentants des forces économiques et sociales de notre pays. J’écouterai les propositions de chacun et, avant la fin du mois de janvier, nous prendrons et nous assumerons des décisions importantes, car les enjeux sont cruciaux", a-t-il conclu.

Pas de plan de rigueur en 2012

Tout nouveau plan de rigueur est, en revanche, exclu. "Le problème posé n'est pas celui d'un nouveau train de réduction des dépenses pour l'année qui vient. Ce qui devait être fait a été fait par le gouvernement", a déclaré Nicolas Sarkozy.

"Maintenant, il nous faut travailler en priorité pour la croissance, pour la compétitivité, pour la ré-industrialisation qui seules, nous permettront de créer des emplois et du pouvoir d'achat", a-t-il ajouté.

Quant à ceux qui attendaient une annonce de candidature pour l'élection présidentielle, ils auront été déçus puisque Nicolas Sarkozy a éludé le sujet. "Dans cinq mois, nous avons une élection présidentielle. C’est une échéance importante. Le moment venu, vous ferez votre choix. Mais d’ici là, je dois continuer à agir car l’histoire des décennies à venir s’écrit maintenant", a-t-il déclaré.

Une taxe sur les transactions financières souhaitée

Enfin, le troisième sujet évoqué par Nicolas Sarkozy concerne les "dérèglements de la finance", avec une solution privilégiée : une taxe inspirée de celle prônée par James Tobin.

"Il faut faire participer la finance à la réparation des dégâts qu'elle a provoqués. C'est une question d'efficacité. C'est une question de justice. C'est une question de morale. La taxe sur les transactions financières doit être mise en oeuvre", a-t-il réaffirmé.