Virginie Calmels : "Ce n'est pas une politique de droite qui est menée dans ce pays"

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Pour la première vice-présidente des Républicains, la droite doit trouver sa place entre Emmanuel Macron et le Front national.
INTERVIEW

Elle est persuadée que son parti, laminé par la dernière séquence électorale, a encore une place à occuper à droite de l'échiquier politique. Pour Virginie Calmels, première vice-présidente des Républicains, la droite républicaine n'a pas été vampirisée par Emmanuel Macron. "Nous devons reconstruire une opposition, et un parti de propositions. Nous pensons qu'il peut y avoir de la place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, la droite peut être de retour avec de vraies propositions. Et que l'on arrête de nous faire croire qu'Emmanuel Macron embrasserait les idées que la droite a pu porter depuis longtemps et qu'elle va continuer à porter, parce qu'aujourd'hui ce n'est pas une politique de droite qui est menée dans ce pays", affirme mercredi l'élue bordelaise au micro de la matinale d'Europe 1.

Un parti équilibré ? Surtout, Virginie Calmels veut faire valoir la réorganisation du parti par son nouveau président. "La volonté de Laurent Wauqiuez […] c'est de miser sur le renouvellement : une moyenne d'âge de 42 ans et des nouveaux visages. Je trouve que c'est une équipe équilibrée politiquement. Annie Genevard, première secrétaire générale, vient des fillonistes, Laurent Wauquiez était plutôt sarkozyste, moi, comme vous le savez, je suis toujours première adjointe au maire de Bordeaux [Alain Juppé, ndlr]". La responsable veut également balayer les critiques des candidats malheureux à la direction du parti. "Laurent Wauquiez a tendu la main à tous, y compris à Florence Portelli et Maël de Calan", pointe-t-elle. "Reconstruisons tous ensemble et sortons des problèmes de personnes".

Laurent Wauquiez et "le grand remplacement". Interrogé sur les propos de Laurent Wauquiez, qui avait laissé entendre fin octobre lors de son passage dans Le Grand Jury sur RTL que "le grand remplacement culturel" était "juste une réalité" dans certains quartiers, Virginie Calmels botte en touche et dénonce un procès d'intention. "Je veux combattre la caricature de dire que l'on prend les mots de l'extrême droite lorsque l'on s'adresse aux Français", déclare-t-elle. "Est-ce que l'on a un sujet de lutte contre l'islamisme radical en France ? Oui. Est-ce qu'à un moment donné on a le sentiment qu'il y a des provocations et une atteinte à la laïcité ? Oui. Est-ce que l'on peut continuer à avoir des discours un peu naïf sur le communautarisme ? Non", développe Virginie Calmels. "La droite doit se saisir de ces questions. Beaucoup de Français estiment qu'en la matière nous n'avons pas pris nos responsabilités", conclut l'élue.