Villiers-le-Bel : ouverture d'une enquête et appels au calme

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La police des polices a ouvert une enquête pour "homicide involontaire et non assistance à personnes en danger" après la mort de deux adolescents à Villiers-le-Bel dans le Val d'Oise dimanche. Leur moto est entrée en collision avec une voiture de police. Selon les premières conclusions de l'IGPN, la responsabilité des policiers ne serait pas engagée, la moto roulant à "très vive allure". Face au climat de tension après cet accident, le maire de Villiers-le-Bel puis Nicolas Sarkozy ont lancé un appel au calme.

Ce sont les tout premiers éléments de l'enquête à propos de l'accident qui a coûté la vie à deux adolescents dimanche à Villiers-le-Bel dans le Val d'Oise, à considérer donc avec prudence. Selon l'IGPN, la police des polices, la responsabilité des policiers serait écartée dans ce drame. La moto sur laquelle se trouvaient les deux jeunes aurait roulé "à très vive allure" et aurait refusé, à une intersection, la priorité au véhicule de police qui roulait "normalement, sans dépassement de vitesse en agglomération et sans gyrophare". Les deux policiers n'auraient pas pu éviter le choc, "très violent", selon leurs propres dires et ceux de trois témoins des faits.

"Homicide involontaire et non assistance à personnes en danger" : l'enquête confiée par la procureure de la République de Pontoise entre autres à l'inspection générale de la police nationale, la police des polices, repose sur deux qualifications graves. Sur celle de "non assistance à personne en danger", l'IGPN reste plus mesurée mais écarterait également "toute faute grave" des policiers. L'enquête "ne fait que commencer", a fait remarquer la police des polices. Les véhicules mis en cause ont été saisis et vont faire l'objet d'une expertise technique. Les autopsies des deux victimes seront réalisées lundi. Les deux victimes de 15 et 16 ans ont été tuées sur le coup. Selon plusieurs témoins, les adolescents ne portaient pas de casques.

Bureaux de police incendiés, voitures brûlées... Des échauffourées ont éclaté peu après dans la ZAC dite de la Tolinette. Elles ont duré près de six heures. Le bureau de police de Villiers-le-Bel a été incendié. Celui d'Arnouville a été saccagé. Deux garages de Villiers-le-Bel et une station-service de Gonesse ont été brûlés, ainsi que deux magasins. La gare d'Arnouville-Villiers-le-Bel a été endommagée, de même que les magasins d'une rue commerçante. Au moins 28 véhicules et 18 poubelles ont été brûlés. 40 policiers et un pompier ont été blessés. Un peu plus tôt, un commissaire a été blessé au visage, alors qu'il tentait de calmer les esprits. Vers minuit, un calme précaire régnait. Neuf personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre dans la soirée.

Le maire socialiste de Villiers-le-Bel a lancé lundi un appel au calme. "J'appelle l'ensemble des habitants et notamment les jeunes à ce que nous puissions retrouver le calme dans notre ville. Nous sommes en deuil, la ville a souffert", a déclaré le socialiste Didier Vaillant. Depuis la Chine, Nicolas Sarkozy a souhaité de son côté que "chacun s'apaise et qu'on laisse la justice déterminer la responsabilité des uns et des autres".