Villiers : hommage au général et désapprobations de Macron en commission

Plusieurs présidents de groupe à l'Assemblée nationale ont pris position sur la démission du général Pierre de Villiers (photo d'illustration).
Plusieurs présidents de groupe à l'Assemblée nationale ont pris position sur la démission du général Pierre de Villiers (photo d'illustration). © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Les présidents des groupes communiste, Nouvelle Gauche et LR ont exprimé leur incompréhension sur le recadrage du général par l'exécutif, mercredi en commission de la Défense. 

La démission du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, a suscité un hommage de nombre de députés mais aussi plusieurs expressions de désapprobation d'élus de gauche et de droite mercredi en commission de la Défense, selon plusieurs participants.

"Malaise chez les députés". La commission de la Défense, devant laquelle le général avait exprimé la semaine dernière de vives critiques des coupes budgétaires, auditionnait successivement le général Jean-Pierre Bosser, chef d'état-major de l'armée de terre, puis le général André Lanata, chef d'état-major de l'armée de l'air. "Malaise chez les députés suite à cette démission. Tout le monde la regrette", a affirmé un député de droite assistant à la réunion. Et "hommage unanime" au général de Villiers, ont rapporté d'autres élus de tous bords, évoquant aussi des "remerciements" au président de la commission Jean-Jacques Bridey (ex-PS devenu REM) pour ses prises de position en soutien au chef d'état-major des armées.

"Désapprobation" ou "inquiétude". En commission, il ressort le sentiment que "c'est une décision que, globalement, nous déplorons au regard de la qualité de soldat et de chef de l'ancien CEMA", a rapporté un député REM. Mais, selon plusieurs élus, les présidents des groupes communiste André Chassaigne, Nouvelle Gauche, Olivier Faure, LR, Christian Jacob, ont exprimé en commission de "l'incompréhension, désapprobation" ou "inquiétude" sur le recadrage du général de Villiers par Emmanuel Macron. "Le libre fonctionnement de notre commission de la défense est mis en cause. Si nos auditions à huis-clos donnent lieu par l'exécutif à des mises au pas des personnes auditionnées, c'est le pouvoir législatif qui est mis sous tutelle", a déploré André Chassaigne.

Un recadrage "intolérable". Outre "une crise de confiance entre les armées et le chef de l'Etat qui s'est rendu coupable d'une humiliation inutile pour un homme qui n'avait fait que son devoir" d'alerter sur des "coupes budgétaires rendant difficile le déploiement de nos hommes", Olivier Faure (PS), président du groupe Nouvelle gauche, a souligné sur LCI que "l'intérêt du Parlement est d'avoir des gens qui s'expriment totalement librement". L'"Insoumis" Alexis Corbière, également membre de la commission de la Défense, a considéré que "le général n'a fait que son devoir et le recadrage présidentiel est intolérable", ajoutant qu'"il y a dans le pays des centaines de général de Villiers qui n'acceptent pas les conséquences de l'austérité".