Villepin "cherche à faire le buzz"

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avec Camille Langlade et Martin Feneau , modifié à
Avec sa violente charge contre Sarkozy, l’ex-Premier ministre a provoqué un tollé à l'UMP.

Lever de bouclier du côté de l’UMP, après les propos de Dominique de Villepin. Premier à dégainer : le patron des députés du Mouvement populaire, Jean-François Copé, qui a dénoncé dimanche les déclarations "pas acceptables" de l'ancien Premier ministre. Dominique de Villepin a estimé lors du Grand Rendez-vous que le président Nicolas Sarkozy était "un des problèmes de la France".

A t-il sa place à l'UMP ?

"Ces déclarations, je les regrette vraiment beaucoup. Je trouve cette phrase extrêmement dure et moi, je le dis très simplement, elle m'a beaucoup choqué", a déclaré Jean-François Copé, qui a longtemps été très proche de l'ex-locataire de Matignon. Le patron des députés UMP lui demande aujourd’hui de choisir son camp et évoque même une possible exclusion de l'UMP, où l'ancien Premier ministre a toujours sa carte de militant.

Le député du Vaucluse Thierry Mariani s’est lui demandé pourquoi Dominique de Villepin a repris récemment sa carte à l'UMP. "Quand on fait preuve d'une telle agressivité vis-à-vis du chef de l'Etat, je pense que, de soi-même, on se met en dehors de la majorité et de l'UMP", a-t-il ironisé.

"Pathétique, irresponsable"

La présidente du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin, a estimé, lundi, sur Europe 1 que ces déclarations étaient "irresponsables". "A un moment où la cohésion sociale est tellement fragile, il ne sert à rien de taper sur son propre camp, monsieur de Villepin se trompe de camp", a-t-elle martelé.

"Ces propos sont excessifs" :

Même ton du président de l'Assemblée nationale. "Ces propos sont choquants, scandaleux et disqualifiants", a renchéri Bernard Accoyer. "Ils ne peuvent s'expliquer que par la soif d'exister ou la volonté de faire échouer sa propre famille politique", a-t-il affirmé.

Pour le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, "Villepin parle aujourd'hui comme Mélenchon mais la différence c'est que [Mélenchon] a un public et que lui n'en a pas". Le ministre du Budget François Baroin a estimé, lui, que ses attaques étaient "d'une violence verbale rarement atteinte" et risquaient de mener l'ancien Premier ministre dans une "impasse politique".

"Les militants condamnent ce comportement"

"Il devrait maintenant avoir la responsabilité de son positionnement politique", a réagi la secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité sur Europe 1. Nadine Morano a assuré que "le problème de Dominique de Villepin c'est d'exister médiatiquement, alors qu'il n'est plus aux affaires. Les Français ne sont pas dupes. Il n'est pas là pour servir ou réfléchir, mais pour détruire".

"On ne peut pas sans arrêt tirer contre son camp" :

Quant au secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, il a estimé que Dominique de Villepin cherchait à faire "le buzz" avec ses attaques contre Nicolas Sarkozy, ajoutant que les "militants condamnent un tel comportement". Les précédentes déclarations de Dominique de Villepin "ont donné à l'UMP, au siège de l'UMP, nombre de réactions, des appels, des lettres et des mails, parce que les militants n'aiment absolument pas le jeu des ambitions personnelles, quelles qu'elles soient", a-t-il rappelé.