Vidéo du commandant de police frappant des manifestants : Nicole Belloubet assure ne pas avoir appelé le procureur de Toulon

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Anaïs Huet , modifié à
Avant d'ouvrir une enquête sur le commandant divisionnaire filmé en train de frapper des manifestants samedi, le procureur de Toulon l'avait d'abord défendu. La garde des Sceaux jure de n'être pour rien dans ce revirement.
INTERVIEW

Le procureur de la République de Toulon, Bernard Marchal, a finalement décidé d'ouvrir une enquête préliminaire pour faire la lumière sur l'interpellation violente de manifestants par un commandant divisionnaire de police, après une nouvelle mobilisation des "gilets jaunes" samedi. Mais Nicole Belloubet l'assure : à aucun moment elle n'a appelé le procureur de Toulon pour le pousser à ouvrir une enquête.

Une nouvelle vidéo montre le commandant de police de Toulon frappé par des "gilets jaunes"

"Je n'appelle jamais un procureur sur une question individuelle". "Les procureurs sont sous mon autorité, je leur donne des directives de politique générale. Par exemple, au moment du mouvement des 'gilets jaunes', j'ai donné un certain nombre d'indications, rappelant les interpellations qui pouvaient être faites, dans quelles conditions, les incriminations qui pouvaient être portées. Je n'appelle jamais un procureur sur une question individuelle. Je n'ai donc pas appelé le procureur de Toulon", a-t-elle affirmé à Audrey Crespo-Mara, mercredi matin au micro d'Europe 1.

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"Les respect des deux côtés". Dans un premier temps, Bernard Marchal avait justifié de ne pas avoir immédiatement ouvert de procédure contre le fonctionnaire en expliquant que le policier avait agi "proportionnellement à la menace" en neutralisant des "casseurs". "Il y avait un contexte insurrectionnel avant et après ces vidéos, dans lequel il était impossible d'interpeller quelqu'un sans violence", estimait-il. Face au tollé, le préfet du Var avait saisi l'IGPN (l'inspection générale de la police nationale). "À titre singulier, je ne connais pas tous les éléments du dossier", a insisté la ministre mercredi matin. Et de rappeler : "Il faut évidemment que le respect soit des deux côtés, même si les actes de violence sont absolument inqualifiables."