Vers un droit à l’oubli numérique pour les internautes

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La secrétaire d'Etat à l'Economie numérique a réuni jeudi des acteurs du web pour évoquer le respect de la vie privée sur internet.

Comment protéger les données laissées par les internautes sur la Toile ? Afin d’éviter que le principe du respect à la vie privée soit bafoué, certains militent pour "un droit à l’oubli numérique". Le sujet a été débattu jeudi par des juristes, des politiques et les dirigeants de Google ou Facebook lors d’un atelier présidé par la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique.

"Consciente des limites d'une législation globale", Nathalie Kosciusko-Morizet envisage la rédaction d'une charte plutôt que d’une loi. La secrétaire d'Etat à l'Economie numérique souhaite aussi la création de labels des offres de sécurité des sites internet. Ils devront être détaillés aux utilisateurs avant leur inscription, notamment sur les réseaux sociaux comme Facebook.

"Il y aurait trois espaces distincts", a expliqué jeudi la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique : un où l'utilisateur serait totalement anonyme, un second niveau où certaines données seraient collectées et un dernier espace où l'internaute devrait décliner son état civil exact. "Chaque site déterminera dans lequel de ces espaces il voudra être labellisé. Vous saurez ainsi quels types de garanties ont été demandés aux autres internautes", a-t-elle ajouté.

Si NKM prône l’instauration d’une charte,une proposition de loi a déjà été déposéepar les sénateurs Yves Détraigne (MoDem) et Anne-Marie Escoffier (PRG). Ils préconisent notamment que l'adresse IP de chaque ordinateur soit considérée comme une donnée à caractère personnel et que chaque site informe ses utilisateurs sur la durée de conservation de ces données.

La durée de conservation des donnés est un autre point noir du débat. Alex Türk, le président de la CNIL, voudrait que cette durée ne dépasse pas six mois quand moteurs de recherches et sites sociaux militent pour neuf mois. Invité de l'atelier de jeudi, il a estimé que le stockage illimité des données est une "bombe à retardement", notamment dans le domaine du recrutement.