Seize ans après les faits, l'assassinat de Pierre Leschira n'est donc toujours pas élucidé. Au terme d'un délibéré de trois heures et demie, la cour d'assises des Alpes-Maritimes a acquitté Jérôme Verrando, un jeune homme accusé en 1991 d'avoir tué un berger suite à des querelles de voisinage. En avril 2002, l'oncle de Jérôme, Alain Verrando jugé dans cette même affaire avait lui aussi été acquitté faute de preuve. Peu après, le parquet avait fait appel de cet acquittement. Alain Verrando sera donc rejugé à une date qui n'a pas encore été fixée.Dans un long réquisitoire de plus de trois heures, l'avocat général, Dominique Moyal, avait réclamé vendredi matin une peine de quinze années de réclusion criminelle contre Jérôme Verrando. Elle s'est dite persuadée, démonstration à l'appui, que dans cette affaire il y a eu deux tireurs et trois coups de feu: un premier exécutant, Alain Verrando, qui a d'abord touché Pierre Leschiera de deux coups de chevrotine dans le dos; et un second tireur, Jérôme Verrando, qui est venu l'achever, une fois qu'il était à terre, d'une décharge tirée à bout portant qui lui a emporté le moitié du crâne."Pierre le berger a été abattu comme un chien et achevé comme on achève un sanglier, non pas pour abréger ses souffrances mais pour lui en coller une bonne dernière dans la tête", avait-elle dit en détachant bien les syllabes: "exécuté par un clan qui a toujours tout fait pour égarer la justice, pour que la vérité n'éclate jamais au grand jour".Maître Eric Dupont-Moretti, à la défense de Jérôme Verrando a quant à lui fait une plaidoirie remarquée. "Je déteste le clan Verrando", a t-il attaqué d'entrée. "Il me dégoûte, il s'arroge des droits, il menace, il décerne des bons points, mais dans cette affaire, il faut faire attention à ne pas étancher une soif de justice en condamnant à l'aveugle, au bénéfice du doute. Vous ne condamnerez que si vous avez une preuve absolue de culpabilité", a martelé l'avocat. L'acquittement de Jérôme Verrando a été accueili par des cris et des larmes du côté de la partie civile et en particulier de Laure, la fille de vingt ans de "Pierre le berger".