Venezuela : Chavez fait fermer une télé de l'opposition

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les autorités vénézuéliennes ont provoqué dimanche la fermeture de la Radio Caracas Television (RCTV). Cette chaîne de télévision contrôlée par l'opposition a été remplacée par une nouvelle chaîne publique assurant la promotion de la "révolution bolivarienne" du président Hugo Chavez. Ce dernier s'affrontait depuis longtemps avec la RCTV, qu'il accusait d'avoir soutenu un coup d'Etat manqué contre lui. La fermeture de la RCTV a été dénoncée par de nombreuses capitales étrangères et critiquée par l'opposition vénézuélienne comme une atteinte à la démocratie.

C'est un nouveau coup de force du président Hugo Chavez. Les autorités vénézuéliennes ont refusé de renouveler la concession de la RCTV (Radio Caracas Television), au motif que la direction de la chaîne de télévision contrôlée par l'opposition aurait participé au coup d'Etat raté de 2002 contre Hugo Chavez. La RCTV, qui émettait depuis 53 ans, affirme le gouvernement, a incité à des manifestations violentes et diffusé des programmes immoraux. "Cette décision met en lumière la nature arbitraire et autocrate du gouvernement de Chavez, un gouvernement qui craint les libres pensées, les opinions et les critiques", a dit Marcel Granier, un des dirigeants de la RCTV. La décision de fermer la chaîne a été condamnée par le Sénat américain et par le parlement européen. Cette décision a à nouveau exposé la profonde division de la société vénézuélienne entre partisans et adversaires du président. Les premiers ont ainsi fêté la fermeture de la chaîne tandis que les seconds ont défié les forces de sécurité dans des manifestations parfois violentes. Depuis son arrivée en 1999 à la présidence, Chavez a centralisé le pouvoir et politisé la justice et l'armée. Mais avant la fermeture de la RCTV, les politologues estimaient que le fait que continuent d'exister des médias critiques de la "révolution" de Chavez constituait un véritable garde-fou contre les risques de dérive à la cubaine. Selon l'institut Datanalisis, 70% des Vénézuéliens étaient contre la fermeture de la chaîne. Mais ils justifiaient davantage cette prise de position par la déception de perdre leur série favorite que par des préoccupations sur les libertés dans leur pays.