Valls veut ressusciter l'anti-sarkozysme

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et Antonin André , modifié à
Le premier ministre a jugé très fermement l'emploi par Nicolas Sarkozy de l'expression "FNPS".

L'INFO. Dire que Manuel Valls était très remonté, jeudi soir, lors d'un meeting pour les départementales dans le Limousin est un euphémisme. Le Premier ministre s'en est pris au FN avec virulence, dénonçant un endormissement généralisé face au danger immense que représente le parti d'extrême droite, selon lui. Mais Manuel Valls a également délibérément ciblé Nicolas Sarkozy pour avoir employé la formule "FNPS" en début de semaine. Ou comment une campagne locale est en train de tourner à l'affrontement national.

Sarkozy dans le viseur. Manuel Valls est désormais lancé à plein régime dans la campagne des départementales. Et, comme François Hollande l'a fait avant lui, son objectif est de nationaliser le scrutin  en installant un affrontement direct et musclé avec Nicolas Sarkozy, le chef de l'opposition. Le Premier ministre a ainsi fustigé à la tribune une droite sans inspiration, sans proposition. Et accusé Nicolas Sarkozy de faire le jeu du Front national lorsqu'il emploie la formule "FNPS", sous-entendant une alliance objective entre les socialistes et l'extrême droite.

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"La droite est en train de faire le jeu du Front national". "Lorsque, de toutes parts, on dit que tout se vaut, lorsqu'une partie de la droite républicaine, elle-même, dit que le FN et le PS, c'est la même chose, alors on a cette équation désastreuse : les partis républicains sont égaux à l'extrême droite. Et donc l'extrême droite est un parti républicain ! Cette équation, là encore, je la refuse", a lancé le Premier ministre. "La droite aujourd'hui, en tout cas une partie d'entre elle, est en train de faire le jeu du Front national. Nicolas Sarkozy l'a démontré en effet une fois de plus, lundi dernier", a accusé Manuel Valls.

Réveiller l'électorat socialiste. Manuel Valls cogne. Et il cogne fort. Le Nicolas Sarkozy d'aujourd'hui ? "Une réplique caricaturale de 2007 qui n'a comme seul objectif qu'une revanche à prendre sur la gauche", tacle le Premier ministre. Si le chef du gouvernement met un tel niveau d'intensité dans les attaques contre l'ex-président, c'est parce qu'il se souvient parfaitement que l'anti-sarkozysme avait mobilisé le peuple de gauche lors de l'élection de François Hollande. C'est donc une arme qui peut s'avérer efficace. Et aussi le moyen, peut-être, de  réveiller un électorat socialiste qui semble frappé d'atonie. Comme s'il s'était résigné à la défaite annoncée et à un score élevé du Front national.

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