Valls : une proclamation d'indépendance de la Catalogne serait "une folie"

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D'origine catalane, Manuel Valls est particulièrement sensible à la question de l'indépendance. © Eric FEFERBERG / AFP
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avec AFP
Natif de Barcelone, Manuel Valls s'est exprimé sur l'éventuelle proclamation d'indépendance de la Catalogne, une séparation avec l'Espagne que le député ne souhaite pas voir arriver.

Une proclamation d'indépendance de la Catalogne serait "une folie", a estimé vendredi l'ancien Premier ministre Manuel Valls pour qui les Européens doivent dire aux dirigeants catalans que dans pareil cas, ils ne seront pas membres de l'Union européenne. "Oui, ce serait une folie", a répondu l'ancien Premier ministre, natif de Barcelone, sur RMC et BFMTV.

Relation complexe entre l'Espagne et la Catalogne. "L'Espagne, ça n'a rien à voir avec la France. Ce sont des grandes régions puissantes avec une forte identité. La Catalogne a une autonomie qu'on ne peut même pas imaginer en France." "Tout le monde parle catalan", "il y a une culture catalane, une littérature catalane. Donc il y a une vraie autonomie qui est respectée par l'Espagne", a développé Manuel Valls. "La force de l'Espagne, c'est d'avoir de grandes régions comme la Catalogne et le Pays basque. Et la force de la Catalogne et du Pays basque, c'est d'être dans un des vieux États-nations de l'Europe. Il n'y en a pas beaucoup. Il y a l'Angleterre, il y a l'Espagne et il y a la France", a souligné le député de l'Essonne.

"Après c'est la guerre". "Défaire l'Espagne, c'est-à-dire un État-nation (...), c'est défaire l'Europe. Et si on ouvre la boîte de Pandore, demain c'est le Pays basque, et après c'est le Pays basque français, et après c'est l'Italie du Nord, et après c'est la guerre", a jugé l'ancien Premier ministre. "Je trouve que l'Europe et les dirigeants européens devraient parler de ce qui se passe en Espagne, pas pour être des intermédiaires, mais pour dire : 'ça n'est pas possible'". "C'est un débat fondamental pour nous, Européens", a-t-il insisté.

"Les images de dimanche sont évidemment épouvantables et se retournent contre le gouvernement central. Mais notre rôle est de dire que l'Espagne, qui est un pays démocratique, un pays ami, doit voir sa Constitution respectée. Il ne peut pas y avoir d'indépendance pour la Catalogne. Il faut dire aux indépendantistes : 'si vous voulez sortir, en plus, vous ne serez pas dans l'UE, il n'y aura pas d'euro'", a prôné l'ancien chef du gouvernement.