Valls prêt à livrer "bataille contre le FN"

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Fabienne Cosnay et Antonin André, envoyé spécial à Forbach , modifié à
- Après Forbach mardi, le ministre va poursuivre ses déplacements dans des villes cibles du FN. 

Le choix de Forbach. Manuel Valls est attendu mardi matin à Forbach, ville du bassin houiller convoitée par le bras droit de Marine Le Pen. La sous-préfecture de la Moselle, est en effet le fief choisi depuis juin 2012 par Florian Philippot, le numéro deux du Front national. Le vice-président sait que la ville est prenable pour son parti, puisqu’il avait récolté au second tour des législatives, en juin 2012, 40,70% des voix dans cette cité lorraine. Officiellement, le ministre de l'Intérieur vient parler sécurité et dressera un premier bilan de la zone de sécurité prioritaire qu'il a installé dans cette ville de près de 22.000 habitants. Une manière de répondre aux électeurs frontistes ou à ceux tentés par un vote FN.

>>> Avant sa visite à Forbach, dans le train qui le conduisait en Lorraine, Europe 1 a passé deux heures en tête-à-tête avec le ministre de l'Intérieur. Morceaux choisis.

"Une tournée contre le sentiment d'abandon". Manuel Valls, désigné comme étant l’arme anti-FN du gouvernement, revendique de mener le combat contre le parti de Marine Le Pen. En se déplaçant prioritairement dans des zones où le front prospère comme à Forbach, là où dit-il, "la population a un sentiment d’abandon" et ou il "faut marquer la présence de l'Etat. "Plus qu'une tournée anti-FN, c'est une tournée contre le sentiment d'abandon. Et les zones de sécurité prioritaire sont une forme de réponse", explique Manuel Valls à Europe 1.

Son analyse sur le FN. Sur un plan plus politique, le ministre de l'Intérieur estime qu'on ne peut pas réduire la montée du Front national à la crise et au sentiment de déclassement. Manuel Valls voit dans la progression du parti d'extrême droite une situation politique : "quand la gauche est au pouvoir et que la droite républicaine est en lambeaux, ça ouvre un espace pour le FN. Et Marine Le Pen en se recentrant pour capter un électorat de droite traditionnel, ouvre elle-même un espace à l'extrême droite (bloc identitaire. certains groupuscules apparus dans la lutte contre le mariage pour tous).

Des déplacements ciblés. Le ministre de l'Intérieur va jusqu’à désigner les zones géographiques où il concentre ses efforts : les territoires ruraux, le périurbain, là où les cambriolages en hausse alimentent le sentiment d'insécurité. Le locataire de la place Beauvau a d'ailleurs prévu un déplacement avec son collègue de l'Agriculture Stéphane Le Foll consacré à la protection des agriculteurs touchés par les vols de métaux et matériels.

"Ne pas nier les problèmes". Après Forbach, Manuel Valls se rendra aussi à Calais pour traiter la question des migrants. Conscient qu'il ne réglera pas le problème d'un coup de baguette magique – "ce serait faux et prétentieux", reconnaît-il, Manuel Valls assume pleinement la politique qu'il mène place Beauvau. "Ne pas parler de sécurité, d’immigration, c’est donner le sentiment de nier le problème, c’est une erreur", estime-t-il. A ses détracteurs qui l'accusent d'avoir franchi la ligne rouge après ses propos controversés sur l'intégration des Roms, le premier flic de France renvoie à son parcours politique, élu à Argenteuil, puis maire d’Evry pendant dix ans. Lui, il sait de quoi il parle.

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