Valls le répète : il "regrette"

Manuel Valls a fait son mea culpa.
Manuel Valls a fait son mea culpa. © REUTERS
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Le ministre de l'Intérieur est revenu sur sa phrase choc : "le retour du terrorisme, c'est vous".

 "Je regrette ces propos". Au lendemain de sa sortie musclée à l’Assemblée nationale - "le retour du terrorisme, c'est vous", a-t-il lancé à l’opposition -, Manuel Valls a mis de l’eau dans son vin, sur RMC et BFMTV, mercredi matin. Sans pour autant s’excuser.

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Le ministre de l’Intérieur justifie ses déclarations par le contexte bouillonnant de l’hémicycle, qui a vu bien d’autres incidents de séance dans sa longue histoire, y compris dans ce début de mandature : "Dans le chaudron de l’assemblée nationale on peut être emporté. Je le regrette bien évidemment". Dans l'après-midi, il a réitéré ses regrets devants les députés. "Je regrette les propos que j'ai tenus, ici, dans cette assemblée", a-t-il déclaré, très applaudi par les rangs de la gauche.

Un mea culpa apprécié par la droite.

Recadré par Hollande puis Ayrault

Des regrets donc, mais a-t-il pour autant l’intention de présenter ses excuses à la droite, qui les réclame, quand elle n’exige pas sa démission ? "Non… pourquoi présenter des excuses ? (…) Ce que je reproche à la droite, c’est d’instrumentaliser en permanence les questions de sécurité pour diviser notre pays. Et bien je dois m’appliquer le même principe, il ne faut jamais diviser notre pays sur les questions de terrorisme."

Le ministre de l’Intérieur semble avoir bien retenu la leçon distillée mercredi matin par Jean-Marc Ayrault. Sur France Info, le Premier ministre a en effet estimé qu’il fallait "éviter les polémiques" sur le terrorisme, un sujet sur lequel les Français doivent être "rassemblés".

Pour Raffarin, "l’incident est clos"

François Hollande, lors de sa première conférence de presse, mardi, avait déjà fermement recadré son ministre le plus populaire, après lui avoir passé un peu de pommade dans le dos. "Manuel Valls fait remarquablement bien son travail. Ne perdons pas notre temps, ne nous divisons pas, ne polémiquons pas, ne cherchons pas à utiliser je ne sais quelle phrase à des fins de politique intérieure", avait intimé le président.

Un message qui a semble-t-il été parfaitement reçu par… Jean-Pierre Raffarin. Invité au micro d’Europe 1, le sénateur de la Vienne a jugé que "l’incident est clos. C’est le ministre le plus à droite, ce n’est pas notre intérêt de le fragiliser. Il a été recadré par le président, l’essentiel a été fait. On a besoin qu’il y ait certains ministres qui fassent bien leur boulot et c’est son cas." Dont acte.

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