Valls assure aux musulmans que "la laïcité n'est pas dirigée contre eux"

Manuel Valls a clamé un discours de rassemblement et de tolérance à Évry.
Manuel Valls a clamé un discours de rassemblement et de tolérance à Évry. © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour le Premier ministre, l'islam est "une part indissociable de notre culture et désormais de nos racines".

La laïcité "n'est pas dirigée" contre les musulmans mais est là pour "les protéger", a assuré lundi soir le Premier ministre Manuel Valls, en affirmant que l'islam était "une part indissociable de notre culture et désormais de nos racines".

Rassemblement et espérance. Le Premier ministre, qui a clos à Évry un discours aux tonalités consensuelles en disant que la France avait besoin de "rassemblement et d'espérance", s'est aussi efforcé de gommer une des phrases polémiques du livre-confession de François Hollande, en affirmant que "l'islam n'était pas le problème". Dans un discours où il a évité de faire référence à ses positions contestées par une partie de son camp, sur le voile ou le burkini, Manuel Valls a défendu la laïcité comme une spécificité française, "le supplément d'âme" du pays.

Le "poison salafiste". Il s'est longuement posé en protecteur des musulmans face aux discours "populistes", appelant de ses vœux un "islam de France débarrassé de son poison salafiste". "Face à ce déchaînement qui vise toujours à pointer du doigt, à trouver des boucs émissaires, moi je veux m'adresser directement (...) aux millions de musulmans français, qui pratiquent leur culte dans le respect le plus absolu des valeurs de la République", a-t-il expliqué.

"L'islam est indissociable de nous-mêmes". "L'islam de France, comme toutes les religions, a toute sa place en France", a lancé le locataire de Matignon. "C'est le fait de notre Histoire (...), de notre immigration qui a été et reste une chance pour notre pays. L'islam est une part indissociable de nous-mêmes, de notre culture et désormais de nos racines", a poursuivi le Premier ministre. 

"Il n'y a pas de problèmes avec l'islam". "L'islam certes rencontre et pose des défis considérables à nos sociétés mais il n'est pas LE problème, (...) il n'est pas le problème qui poserait toutes les difficultés au pays", a-t-il dit. Cette phrase sonne comme un écho à une des phrases polémiques de François Hollande citée dans le livre Un président ne devrait pas dire ça..., où le président affirme qu' "il y a un problème avec l'islam", ce dont "personne ne doute".

Pourfendant les "amalgames insupportables" mais aussi "les pressions intégristes et la violence de l'islamisme radical", le Premier ministre a voulu dire aux musulmans, "du fond du cœur, et avec une part d'émotion, que la laïcité n'est pas dirigée contre eux, mais au contraire là pour les aider, pour les protéger. L'Etat que j'incarne est là à leurs côtés", a-t-il affirmé.