Valls assume des "compromis" car on ne peut pas "gouverner à la schlague"

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CC avec AFP , modifié à
Il répondait à un étudiant de Sciences Po qui lui demandait si le "Manuel Valls briseur de tabous" n'était pas "frustré, voire bloqué" par Hollande.

Manuel Valls a affirmé mardi soir à Sciences Po être toujours "celui qui veut que ça bouge" et réfuté toute "frustration" vis-à-vis de la politique du président Hollande, tout en assumant "des compromis" parce qu'on ne peut pas gouverner "à la schlague".

"On ne peut pas gouverner à la schlague". Après avoir été fraîchement accueilli à son arrivée par des huées d'étudiants du Front de Gauche qui portaient une pancarte "Valls, la gauche tu l'aimes ou tu la quittes", le Premier ministre a eu un débat poli et assez convenu avec les étudiants. Un étudiant lui a notamment demandé si le "Manuel Valls briseur de tabous" ne s'était pas "assagi" et si le Premier ministre n'était pas "frustré, voire bloqué" par François Hollande. "J'avance bien sûr avec des compromis, parce qu'on ne peut pas gouverner à la schlague", a répondu le Premier ministre, alors que le gouvernement vient de revenir sur des hausses d'impôts des retraités.

"J'ai le sentiment d'avoir fait évoluer la gauche". Affirmant à plusieurs reprises être "bien dans ses baskets" et "ne pas être frustré" à Matignon, le chef du gouvernement a ensuite plaidé que des idées jadis iconoclastes étaient devenues majoritaires à gauche et dans l'opinion, qui font qu'il n'est plus "à part". "J'ai le sentiment d'avoir fait évoluer profondément la gauche", a-t-il estimé, citant la sécurité, la laïcité, le maintien des assouplissements portés aux 35 heures et aux retraites, ou encore le soutien aux entreprises. "Je n'ai pas besoin d'être un frondeur ou à part", a-t-il affirmé.

La réforme, une antidote à la déprime française. "Je considère que le pays avance, je suis en phase avec le président sur ce point", a-t-il dit. Avant le débat, le chef du gouvernement avait planché sur le thème "Réformer: pourquoi et comment ?" devant environ 400 étudiants. Il y a notamment défendu la réforme comme une antidote à la déprime française, soulignant le "paradoxe" d'un grand pays avec des atouts mais "une perte de confiance profonde".