Validation des écoutes de Sarkozy : un "élément supplémentaire" mais pas "décisif"

Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy © DOMINIQUE FAGET / AFP
  • Copié
A.D
La validation des écoutes par le conseil constitutionnel est-elle un coup fatal pour Nicolas Sarkozy ? Les invités de Médiapolis ont répondu samedi.
INTERVIEW

La Cour de cassation a rejeté mardi le pourvoi de Nicolas Sarkozy sur les écoutes de ses conversations avec son avocat dans l'affaire Bismuth. Déjà mis en examen dans ce dossier, l'ancien président de la République risque donc d'être poursuivi pour acte de corruption et trafic d'influence. Un nouveau pavé dans la mare pour l'ex-président qui traîne les boulets de plusieurs affaires judiciaires. Jérôme Jaffré, Directeur du Cecop (Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique) et Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut de sondages Ipsos France, étaient les invités de Médiapolis samedi, pour définir si Nicolas Sarkozy avait encore une chance pour les primaires de la droite. Ce dernier était nettement distancé par Alain Juppé dans un sondage du 16 mars.

"Une confirmation". En terme d'opinion, Nicolas Sarkozy peine à convaincre. A la mi-février, plus des trois quarts des Français estimaient qu'il constituait "plutôt un handicap" pour son propre camp. "Beaucoup de choses se sont déjà réalisées. Nicolas Sarkozy a déjà beaucoup baissé et ses 'affaires' ont joué un rôle dans sa stabilisation à un bas niveau, commente Brice Teinturier. Cette décision peut rajouter un élément supplémentaire puisque cette fois-ci, on commence à entrer dans un processus qui pourrait être durable mais elle vient confirmer un halo plutôt que de provoquer quelque chose de décisif "

"Attention au faux pas" des adversaires. Le ciel s'obscurcit pour l'ancien président qui reste néanmoins dans la course, même s'il ne s'est toujours pas officiellement porté candidat. "Les médias hésitent entre deux récits sur Nicolas Sarkozy, remarque Jérôme Jaffré : celui du retour triomphal et celui de la chute annoncée. Ce qui est intéressant, c'est la prudence des rivaux de la primaire concernant toutes ses affaires. Ils font très attention au faux pas qui consisterait à attaquer Sarkozy sur le thème judiciaire car les supporters peuvent considérer cela déloyal." Toutefois, les candidats scrutent les "dépouilles de Nicolas Sarkozy", indique le spécialiste. S'il est forcé de renoncer à l'automne parce que son recul est trop net, il y a tout un électorat disponible à ne pas perdre. Le débat français prend donc des airs bien plus civilisés que celui des Etats-Unis.