Une seconde journée de solidarité ? Des Républicains aux Insoumis, l'opposition dit "non"

Eric Coquerel 1280 1:30
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Virginie Riva, édité par Romain David
Le plan dépendance préparé par la ministre de la Santé pourrait inclure la mise en place d'une seconde journée de travail non payée dans l'année, afin de financer l'aide aux personnes âgées et handicapées.

Du travail gratuit pour financer la solidarité. Instauré en 2003, le lundi de Pentecôte travaillé mais non rémunéré doit pouvoir financer la dépendance. Toutefois, ce jour de travail supplémentaire peut être fixé n'importe quel jour férié de l'année, à l'exception du 1er mai. Il rapporte à l'Etat 2,37 milliards d'euros, dont une partie est reversée aux handicapés et le reste aux personnes âgées. Mais le gouvernement étudie aujourd'hui la possibilité de créer une seconde "journée de solidarité". Et le moins que l'on puisse dire, c'est que tout le monde ou presque est contre dans les rangs de l'opposition.

Trop de confusion. Si l'opposition reconnaît qu'il faut trouver des pistes pour financer la dépendance, elle balaye tout de go l'hypothèse d'un nouveau jour de solidarité. Ainsi, Daniel Fasquelle, député LR du Pas-de-Calais, estime que le lundi de Pentecôte non chômé provoque déjà trop de confusion. "Aujourd'hui, plus personne ne sait si on travaille ou si on ne travaille pas le lundi de Pentecôte, si les administrations sont ouvertes ou non", relève-t-il auprès d'Europe 1. "Il faut tirer les leçons de ce qui s'est passé et travailler à d'autres pistes".

Taxer le capital ? Pour le député insoumis de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel, il est hors de question de continuer à prélever de la sorte le salaire des Français. "C'est toujours le même scénario, c’est-à-dire que quand il faut de l'argent, on taxe le travail alors qu'il y a plein d'autres pistes, par exemple taxer un peu plus le capital au lieu de lui faire des cadeaux comme on l'a fait à hauteur de 9 milliards !", s'agace ce proche de Jean-Luc Mélenchon.

Des arbitrages rendus d'ici 2019. Plus pragmatique, Jean-Baptiste Moreau, député de la majorité dans la Creuse, ne voit pas vraiment d'autre solution à ce stade. "Si c'est une deuxième journée ça ne me choque pas. À titre personnel, je travaille le lundi de Pentecôte comme un grand nombre de Français", explique-t-il. "Je ne pense pas que ce soit irréaliste, après on verra quels sont les arbitrages rendus". Réponse attendue à la fin de l'année, au moment de l'annonce du plan dépendance par la ministre de la Santé Agnès Buzyn.