Une perquisition menée au Sénat dans une affaire de détournement de fonds

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Image d'illustration. © AFP
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avec AFP , modifié à
Une perquisition a été menée lundi matin au Sénat dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de détournements de fonds publics au profit de sénateurs UMP. 

Une perquisition a été menée lundi matin au Sénat, visant des bureaux du groupe Les Républicains, dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de détournements de fonds publics au profit de sénateurs UMP, l'ancien nom des Républicains, ont affirmé à l'AFP des sources proches de l'enquête. Les investigations, visant notamment à recueillir des documents comptables, ont été conduites par les policiers de la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la police judiciaire parisienne, selon l'une des sources.

Des faits présumés d'abus de confiance. "Nous avons reçu ce (lundi) matin une visite du juge d'instruction" qui "s'est présenté pour avoir des documents comptables", "nous avons remis à la justice les documents concernés", a expliqué à l'AFP une source au sein du groupe Les Républicains. L'affaire avait été révélée par Mediapart : des juges financiers sont saisis depuis novembre 2013 de cette enquête qui porte sur des faits présumés d'abus de confiance et recel de ce délit, et de détournement de fonds publics

Détournement de fonds publics ? Selon des sources concordantes, la perquisition visait des documents en lien avec l'Union républicaine du Sénat (URS), une ancienne association sénatoriale qui recevait des financements du groupe UMP et dont l'ex-secrétaire général a été mis en examen en juillet 2015 pour détournement de fonds publics. Ce dernier, François Thual, avait livré son témoignage au Monde en novembre 2014 : "Jusqu'à cet été, j'allais tous les mois, ou presque, retirer entre 5.000 et 6.000 euros en liquide de l'un des comptes de l'URS, et je le remettais au trésorier du groupe UMP du Sénat, Jean-Claude Carle."

"J'agissais sur demande. On m'indiquait le montant à débiter au téléphone. Je me rendais" à la banque, "je récupérais les espèces, glissais les billets dans ma poche et je rentrais en taxi au Sénat", détaillait-il. "Ils avaient besoin de liquide car les sénateurs avaient des frais, m'expliquait-on au téléphone", affirmait encore François Thual.  "C'est tout à fait faux. M. Thual ne m'a jamais rien remis", avait alors réagi le sénateur Carle auprès de l'AFP.

L'UMP avait déjà démenti. L'enquête des juges René Cros et Emmanuelle Legrand porte également sur des fonds perçus par le sénateur UMP de l'Yonne Henri de Raincourt, y compris lorsqu'il était au gouvernement sous Nicolas Sarkozy. En mai 2014, le groupe Les Républicains (ex-UMP) avait démenti "formellement tout détournement de fonds publics".