Une nouvelle affaire Mitterrand ?

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Le Quotidien de la Réunion révèle que Frédéric Mitterrand s'est porté témoin de moralité pour deux frères coupables de viol à la Réunion.

Après la polémique autour de son ouvrage La Mauvaise Vie, qui semblait s’éteindre après son passage sur le plateau du 20 heures de TF1, le ministre de la Culture est l’objet d’une nouvelle révélation. Frédéric Mitterrand s’est porté témoin de moralité pour deux frères reconnus coupables, en mars 2009, du viol d’une mineure survenu en août 2006 à la Réunion, révèle le Quotidien de la Réunion et de l’Océan indien, dans son édition de vendredi. Trois semaines avant le procès en appel, qui aura lieu fin octobre, le journal publie le fac-similé d’un courrier envoyé par Frédéric Mitterrand au président du tribunal de Saint-Denis de la Réunion, à l’occasion du premier procès.

Dans cette lettre manuscrite, écrite à l’époque où il était directeur de la Villa Médicis – l’Académie de France à Rome – Frédéric Mitterrand explique connaître la famille des deux frères "de longue date", ainsi que "certaines des circonstances de la triste affaire [le viol collectif]". Il assure que les deux garçons "ont été éduqués avec beaucoup de soin, d’attention et d’amour par leurs parents, qui sont des personnes d’une parfaite moralité et fort honorables."

Frédéric Mitterrand est le parrain de l'un des deux condamnés, "fils de [son] ancienne maquilleuse sur France 2", explique le ministre de la Culture dans une interview accordée au JDD."Il y a des années, elle m’avait demandé d’être le parrain de son fils qui porte mon prénom. Je ne l’ai vu que cinq fois dans ma vie. Je n’en sais pas plus", précise Frédéric Mitterrand."J'ai apporté mon témoignage sur la moralité d'une famille", se défend-il. "Je me suis occupé de cette femme et de son fils comme je me suis occupé d’autres personnes dans ma vie qui avaient besoin de moi".

Dans son courrier, tout en jugeant que les deux frères – dont l’un était mineur au moment du viol – sont "assurément très conscients de la gravité des faits qui leur sont reprochés", l’actuel ministre de la Culture, s’engage "personnellement à faciliter toute mesure de réinsertion qui pourrait être prise en considération, tant à Paris qu’à Rome, au sein de[la Villa Médicis] et sous la forme de stage de formation ou dans mon entourage parisien selon une formule adaptée à leur situation".

"J’ai pleinement conscience de la gravité de l’écart qui leur est imputé", y affirme Frédéric Mitterrand, qui dit garder aux deux jeunes hommes "toute [s]a confiance pour un nouvel avenir". A aucun moment de ce courrier, lu au cours du procès où il était passé "presque inaperçu", selon Le quotidien de la Réunion, il ne se prononce sur la culpabilité ou non des deux prévenus.

Les deux frères, ainsi qu’un troisième individu, ont finalement été condamnés à des peines allant de huit à quinze ans de prison. Après avoir fait appel, ils seront de nouveau jugés du 28 au 30 octobre à Saint-Denis de la Réunion.

> Le fac-similé de la lettre de Frédéric Mitterrand publié par Le Quotidien de la Réunion

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