C'est de bon augure à deux semaines du salon du Bourget. Airbus revient dans l'actualité mais cette fois à la rubrique commerciale et pas judiciaire ou sociale. L'avionneur vient d'enregistrer sa plus importante commande à ce jour pour l'A350XWB, cet appareil vise à concurrencer le 787 Dreamliner du constructeur américain Boeing. Ce dernier avion, qui entrera en service en 2008, soit cinq ans avant son homologue européen, est considéré comme le lancement commercial le plus réussi dans l'histoire de Boeing. La compagnie aérienne Qatar Airways a signé un protocole d'accord portant sur une commande de 80 exemplaires du futur long-courrier d'Airbus, pour un montant estimé à quelque 16 milliards de dollars sur la base du prix catalogue. La signature a eu lieu à l'Elysée en présence du cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani et du président de la République Nicolas Sarkozy. Cette commande vient remplacer un accord précédent, signé en 2005, qui portait sur 60 exemplaires de la version initiale de l'A350. Le contrat de 2005 avait été annoncé pour un peu plus de 10 milliards de dollars. "C'est un très beau contrat. Il y avait eu des expressions de scepticisme sur l'A350 véhiculées ici et là. On a la démonstration que c'est un avion qui est promis à un grand avenir", a déclaré Louis Gallois, président d'Airbus et co-président exécutif d'EADS, juste après la cérémonie de signature du contrat. Akbar Al-Baker, le P-DG de Qatar Airways, a assuré que la compagnie avait une "grande confiance en Airbus", ajoutant que la commande faisait "entrer Qatar Airways dans la nouvelle génération du transport aérien". La commande de Qatar Airways porte sur 20 A350-800, 40 A350-900 et 20 A350-1000, la version dotée de la plus grande capacité. Qatar Airways sera la première compagnie à recevoir l'A350, au milieu de l'année 2013. "Les avions seront livrés à temps et avec les performances attendues", a tenu à préciser Louis Gallois. Airbus et EADS ne sont pas encore sortis de la crise née du retard de deux ans des livraisons d'A380, le très gros porteur de l'avionneur européen, qui a abouti fin février à l'annonce du plan de réorganisation "Power 8" prévoyant, entre autres, 10.000 suppressions d'emplois en Europe. "Du côté d'Airbus, nous avons eu des difficultés. Sur l'A380 nous allons livrer à l'heure les premiers avions, nous allons augmenter les cadences de livraisons de tous les avions, nous allons passer à 40 par mois au niveau de la famille A320 contre 34 actuellement", a souligné Louis Gallois.