Un vol-charter d'immigrés afghans est bien parti

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INFO EUROPE 1- Eric Besson a annoncé mercredi qu'un charter avec 3 immigrés afghans avait bien quitté la France mardi soir.

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a indiqué mercredi sur Europe1 qu'un avion "spécialement affreté" avait bien décollé mardi, vers minuit, de l'aéroport de Roissy, avec à son bord trois Afghans, "trois adultes de sexe masculin". Ce vol était un vol "conjoint groupé avec les Britanniques."

Les associations et la gauche s'étaient opposées à ce vol-charter. "C'est absolument hallucinant que la terre des droits de l'Homme renvoient dans la gueule du loup des hommes et des femmes qui fuient ceux que l'on combat par ailleurs sur leur territoire", avait déclaré Martine Aubry, la première secrétaire du PS. "L'Afghanistan est un pays en guerre. Il est inacceptable d'y renvoyer ceux qui s'en sont enfuis à la recherche d'une protection en Europe", pouvait-on par ailleurs lire dans un texte commun à une quarantaine d'organisations -des associations mais aussi le PCF, le Parti de Gauche et les Verts. Marie-Georges Buffet, secrétaire nationale du PCF, avait prévenu que les militants et élus communistes seront "présents sur place" mardi soir pour "empêcher" le vol.

A droite aussi, des voix se sont élevées. "Le bruit court à nouveau qu'un charter pourrait être organisé conjointement avec la Grande-Bretagne pour renvoyer des migrants afghans à Kaboul. Je demande instamment (à M. Besson) de renoncer à ce projet de renvoi groupé", avait écrit ainsi la députée UMP Françoise Hostalier dans un communiqué.

Une douzaine de migrants devant être placés sur des vols au départ de la France ont saisi en urgence la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) au sujet de ces retours forcés. Mais l'institution a fait savoir qu'elle rejetait le caractère d'urgence pour au moins deux des douze dossiers.

Il y a deux semaines, des associations de défense des sans-papiers et des droits de l'Homme avaient annoncé qu'un charter franco-britannique était programmé le 6 octobre pour Kaboul, en partance de Londres avec escale à Lille-Lesquin. Mais l'information avait été démentie.

Au lendemain du démantèlement de la "jungle" de Calais, le 22 septembre dernier, le président Nicolas Sarkozy avait annoncé l'organisation de retours forcés en Afghanistan en coopération avec le Royaume-Uni, conformément à un accord franco-britannique en date du 6 juillet 2009.