Un plan grec, une dette plus élevée en France

Le Premier ministre a assuré que le nouveau plan de sauvetage de la Grèce aura comme "conséquence indirecte" pour la France une augmentation de son endettement.
Le Premier ministre a assuré que le nouveau plan de sauvetage de la Grèce aura comme "conséquence indirecte" pour la France une augmentation de son endettement. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Fillon a assuré que l'endettement français sera accru d'environ 15 milliards d'euros d'ici à 2014.

Ce sera une "conséquence indirecte" du nouveau plan de sauvetage de la Grèce décidé jeudi à Bruxelles. L'endettement français va être accru d'environ 15 milliards d'euros d'ici à 2014, a déclaré vendredi François Fillon. Le Premier ministre s'exprimait à Matignon à l'issue d'une réunion avec les principaux responsables du Parlement sur les suite du sommet de la zone euro. Etaient également présents : les ministres François Baroin, Valérie Pécresse et Patrick Ollier.

"Pas de coût direct pour nos finances publiques"

"Ces décisions n'ont pas de coût direct pour nos finances publiques", a affirmé le Premier ministre. "Elles ont un coût indirect puisque nous allons participer à travers des garanties apportées sur les prêts qui seront consentis par le fonds de stabilité européen à la Grèce", a-t-il expliqué avant d'ajouter : "ceci aura donc une conséquence indirecte, c'est une augmentation d'ici 2014 de notre niveau d'endettement, compte tenu de l'intégration des garanties, à hauteur d'environ 15 milliards d'euros".

Et le Premier ministre de plébisciter le "couple franco-allemand" :

Cet accroissement de l'endettement pourrait mettre à mal l'objectif du gouvernement de commencer à faire baisser le ratio de la dette publique de la France à partir de 2013. L'objectif de la France est de ramener son déficit public en dessous de 3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2013 "doit être atteint", a également indiqué le Premier ministre. "Les engagements que nous avons pris doivent être respectés", a-t-il dit.

Cet objectif est "impératif", a-t-il insisté, "c'est désormais un souci que nous partageons avec l'ensemble des pays de la zone euro". Et d'ajouter : "ça ne suppose pas d'effort supplémentaire (...), ça suppose de respecter à la lettre les engagements qui ont été pris dans le cadre de la loi de finance pluri-annuelle, de continuer à réduire les niches fiscales, de continuer à réduire la dépense publique, de continuer à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux, de continuer à demander aux collectivités locales de participer à l'effort collectif".

L'accord, une étape décisive pour Fillon

Le Premier ministre français a qualifié l'accord des dirigeants européens sur un plan de sauvetage de la Grèce d'étape absolument décisive pour la zone euro. Selon lui, l'accord de Bruxelles permettra d'éviter une faillite de certains pays de la zone euro, a assuré François Fillon. La "règle d'or" qui inscrirait la nécessité de réduire les déficits dans la Constitution française est plus que jamais d'actualité, a encore dit le chef du gouvernement.

Si cette "règle d'or" a été votée par la majorité, elle doit, pour être inscrite dans la Constitution, obtenir les trois cinquièmes des suffrages lors d'un Congrès, ce qui suppose l'adhésion d'une partie des parlementaires de gauche. Le Parti socialiste s'y refuse pour l'instant et Nicolas Sarkozy n'a pas encore pris officiellement la décision de convoquer le Congrès. La majorité le pousse à aller de l'avant.

La zone euro a mis jeudi sur la table un nouveau plan d'aide de près de 160 milliards d'euros pour sauver la Grèce et empêcher une contagion de la crise de la dette.