Un mouchard high tech pour enfants fait polémique

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Kiditel doit être lancé ce jeudi. De la taille d'un téléphone portable, il permet non seulement aux parents d'appeler leurs enfants mais également de les localiser si nécessaire grâce à une puce GPS intégrée. Rassurant pour certains, inquiétant pour d'autres. Deux associations écologiques tirent la sonnette d'alarme sur le danger sanitaire d'un tel appareil pour l'enfant.

Entre les contraintes professionnelles et les horaires scolaires, les enfants se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes à un moment de la journée, une source d'angoisse permanente pour les parents informés des faits divers les plus inquiétants. Pour pallier ce problème, Car Telematics, leader en France dans la géolocalisation des flottes mobiles a mis au point Kiditel, un petit boîtier destiné aux enfants de moins de dix ans. Glissé au fond du cartable, il offre en plus de la fonctionnalité d'un téléphone portable, la possibilité de localiser l'enfant et même de consulter l'historique de ses déplacements. Muni d'une touche « Panic », il permet aussi à l'enfant d'alerter ses parents en cas de problème. Mais selon deux associations écologiques, il présenterait un risque sanitaire important. « Agir pour l'environnement » et Priartém s'appuient sur un rapport de scientifiques brésiliens de l'Université de Porto Alegre qui montre que "les cerveaux des enfants absorbent 60% de rayonnement électromagnétique de plus que ceux des adultes". Si aucune étude d'impact sanitaire ni enquête épidémiologique n'a été effectuée avant le développement des réseaux de téléphonie mobile, les scientifiques n'excluent pas pour autant l'existence d'un risque de tumeur du cerveau au-delà de dix ans d'utilisation du téléphone portable. « Agir pour l'environnement » et Priartém ont demandé dans un premier temps la suspension de la commercialisation du Kiditel. A défaut de réactions sous huitaine, elles annoncent qu'elles durciront le ton. Elles demandent à être reçues "de toute urgence" par la nouvelle ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et exhortent les candidats aux législatives à s'engager sur une loi. Elles ont rappelé qu'après le lancement avorté du BabyMo pour les 4 à 8 ans il y a un an et demi, Nicolas Sarkozy s'était engagé le 3 avril, lors de sa campagne présidentielle, à "s'oppose(r) très fermement au souhait de voir se développer des appareils de ce type".