Un meeting de soutien à Sarkozy le 19

Sarkozy esquisse les contours de sa future campagne, à droite toute
Sarkozy esquisse les contours de sa future campagne, à droite toute © REUTERS
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Hélène Favier et le service politique d'Europe 1 , modifié à
La machine est en ordre de marche et n’attend plus qu’une déclaration officielle du président-candidat.

En off, les conseillers de l’Elysée ne cachent plus que Nicolas Sarkozy n’attendra pas le mois de mars pour se déclarer candidat à la présidentielle de mai prochain. Il devrait l'annoncer mercredi à la télévision, a-t-on confirmé vendredi soir à Europe1.

En attendant, en coulisses, l'UMP s’affaire pour rendre opérationnelle sa campagne en un claquement de doigt. Equipe : "prête". Argumentaires : "prêts". Logistique : "prête".  Les signaux d’une candidature imminente sont passés au vert.

LA LOGISTIQUE

Des salles réservées par l’UMP - Le parti présidentiel a réservé une vingtaine de salles pour la période de la campagne. Pour le "premier" meeting de campagne du candidat Sarkozy, l’UMP voit "grand", "plus grand" que les 20.000 places du Bourget de François Hollande. Confirmant une information Europe 1, une source UMP a annoncé vendredi que le premier "grand meeting de soutien" à Nicolas Sarkozy en vue de la présidentielle se tiendra le dimanche 19 février à 15 heures, au parc Chanot à Marseille (pouvant accueillir 6.000 personnes, NLDR). Jean-François Copé, secrétaire général du parti présidentiel, a envoyé vendredi un courrier à tous les cadres de l'UMP pour leur demander de "mobiliser" leurs troupes en vue du "premier grand meeting régional de soutien au président de la République, afin de faire de cet événement une grande réussite".

A l'UMP, on ne précise toutefois pas si Nicolas Sarkozy assistera à ce meeting.

Une interview au Figaro Magazine -  Pour préparer le terrain, le chef de l'Etat a donné une interview au Figaro Magazine, à paraître samediSolennellement intitulé Mes valeurs pour la France, l’entretien est officiellement celui du président de la République. Mais au cours de ce long échange, Nicolas Sarkozy ne se contente pas de tirer les enseignements politiques de ses cinq ans au pouvoir. Il note ainsi que "le rendez-vous de la présidentielle "approche", ajoutant : "Si la question est de savoir si j'ai réfléchi, sur le fond et sur la forme, ma réponse est oui. Comme pour toutes les décisions importantes, je prends le temps d'une réflexion longue et approfondie". "Je remercie ceux de mes amis qui estiment que je devrais entrer en campagne plus tôt. Peut-être ont-ils raison ? Peut-être même que cela aurait été mon intérêt ? Mais avant mon intérêt, il y avait les devoirs de ma charge. Ce ne sont pas des cachotteries ni une forme de secret déplacé, c’est un raisonnement et une situation qui se sont imposés à chacun de mes prédécesseurs", a poursuivi Nicolas Sarkozy. Dans cet entretien, il commence aussi à esquisser les premières réflexions du candidat, avec des propos sur la souveraineté du peuple ou encore sa relation personnelle avec les Français. 

Un livre mea culpa (ou pas) - Pour lancer sa campagne, Nicolas Sarkozy pourrait également publier un petit livre rappelant la Lettre aux Français (avril 1988) de François Mitterrand ou un livre numérique faisant acte de contrition. Le chef de l’Etat reviendrait ainsi sur des erreurs de son quinquennat, a révélé, la semaine dernière, L’Express. Objectif de l’opus : présenter un président-candidat authentique et sincère. Ce livre confession, écrit en partie par le conseiller spécial de l’Elysée Henri Guaino et le conseiller du président en charge l'audiovisuel, Camille Pascal, pourrait toutefois ne jamais voir le jour, l’équipe de campagne du chef de l’Etat hésitant toujours sur la stratégie à adopter. Pour l’heure, le président fait relire l’ouvrage à ses proches.

Un QG dans le XVe - Le futur QG de campagne de Nicolas Sarkozy se trouvera au 18 rue de la Convention, dans le XVe arrondissement de Paris, ont laissé fuiter plusieurs responsables de l’UMP. Depuis le 1er février, du sous-sol au 1er étage de cet immeuble des années 60, trois niveaux de bureaux sont en travaux et 592 m2 sont à réaménager. Dans le XVe, le bâtiment cumule l’avantage d’être à proximité de l'Elysée et du nouveau siège de l'UMP. En terme d’image, l’arrondissement a également une réputation moins bling-bling que le 16e ou le 7e, où l’état-major du futur candidat avait fait plusieurs visites.

LES ARGUMENTAIRES

Quel directeur de campagne ? - René Ricol   dément et re-dément. Mais le nom du commissaire général aux investissements d'avenir est toujours sur les lèvres de plusieurs membres du gouvernement. Il pourrait donc diriger la campagne du chef de l’Etat en tandem avec Emmanuelle Mignon. Celle qui avait piloté l'élaboration du programme de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007,  est, en effet,  en passe de rejoindre l'équipe de campagne du président. "Le retour d’Emmanuelle Mignon... C'était évident ! On ne change pas une équipe qui gagne :-)", s'est exclamée samedi sur Twitter la ministre de l'Apprentissage, Nadine Morano. Daniel Canepa est également pressenti pour ce poste de directeur de campagne. Le Préfet de Paris et de la région Ile-de-France est un des meilleurs connaisseurs de l'appareil d'Etat et un homme de confiance du président.

Une équipe remontée à bloc - A l’UMP trois groupes sont également à l’œuvre pour préparer la campagne et le programme de Nicolas Sarkozy. Le premier, "le comité stratégique" s’articule autour du patron de l’UMP Jean-François Copé, du Premier ministre François Fillon, du ministre de l’Intérieur Claude Guéant, de celui des Affaires étrangères Alain Juppé, de l’Agriculture Bruno Le Maire et de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Leur rôle : définir les lignes fortes de programme Sarkozy. Côté logistique, ce sont Olivier Biancarelli, conseiller de l’Elysée, Guillaume Lambert, chef de cabinet de Sarkozy, et surtout l’ancien ministre Brice Hortefeux qui sont à l’œuvre. Ils ont pour mission de rendre immédiatement opérationnelle la campagne de Nicolas Sarkozy dès lors qu’elle sera officielle. Enfin, la cellule riposte de l’UMP, se charge déjà, avec beaucoup de zèle, du dézingage du principal adversaire de Nicolas Sarkozy, François Hollande. (Cliquez ici pour en savoir plus sur cette cellule riposte).

Quid de la web-campagne ? - L’agence digitale Emakina, présidée par Manuel Diaz et auteure du nouveau site de l’UMP, est évidemment pressentie pour mener la stratégie numérique du candidat en campagne. Nicolas Princen, conseiller web à l’Elysée, pourrait également mettre la main à la pâte. Il s’est montré très présent sur le sujet au mois de décembre.