Un flop pour le 55e anniversaire de la 5e République ?

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et Caroline Roux , modifié à
Aucun des prédécesseurs de François Hollande n'a répondu à l'invitation de Jean-Louis Debré. D’autres personnalités font faux bond.

C’est en grande pompe que la Constitution de la 5e République, adoptée en 1958, fêtera ses 55 ans jeudi. Pour l’occasion, Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, a invité tous les anciens présidents, anciens premiers ministres et anciens ministres qui ont œuvré depuis que le général de Gaulle a institué le nouveau régime. A deux pas du Palais Royal, au cœur de Paris, il y aura donc du beau monde en milieu de journée. Même si de nombreuses personnalités manqueront à l’appel, comme le révèle Caroline Roux dans son édito politique.

Aucun ancien président. Du côté des anciens chefs d’Etat par exemple, c’est chou blanc. Valéry Giscard d’Estaing, absent, et Jacques Chirac, trop faible, ont annoncé qu’ils ne viendraient pas. Quant à Nicolas Sarkozy, qui n’a pourtant rien de prévu dans son agenda, il fera également faux bond. L’ancien président est encore trop remonté contre le Conseil constitutionnel qui a confirmé l’invalidation de ses comptes de campagne. Ils ne viendront pas, a confirmé Jean-Louis Debré jeudi matin sur Europe 1.

Sans Royal, Aubry, Fillon ou Raffarin. Il faudra par ailleurs faire le deuil de scènes potentiellement savoureuses. Il n’y aura ainsi pas d’aparté entre Martine Aubry et Ségolène Royal, les deux sœurs ennemies du PS, l’une étant à Lille, l’autre à Rabat, au Maroc. Pas d’accolade non plus à attendre entre Jean-François Copé et François Fillon, les deux meilleurs ennemis de l’UMP. L’ancien Premier ministre est en effet dans les Vosges. Enfin, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, les deux hommes en forme de la droite, ne pourront pas se féliciter mutuellement, puisque le second est à Alger. "Des 384 ministres ou secrétaires d‘Etat encore en vie, sur les 579 qui ont été ministres, plus de 205 ont dit hier (mercredi) soir à 18 heures qu’ils viendraient", a précisé Jean-Louis Debré.

Hollande et le gouvernement seront bien là. En revanche, François Hollande, son Premier ministre et la quasi-totalité du gouvernement, ont bien répondu à l'invitation. Le chef de l’Etat prononcera même un discours, sur lequel il a mis la dernière main mercredi soir. Pas question a priori, même entre les lignes, de faire allusion aux polémiques en cours, sur les Roms notamment. L’une des plumes du président considérait que ce n’était ni le lieu ni le moment. Pour cet exercice inédit, François Hollande a prévu de faire sobre et sans surprise.

Rappeler les fondamentaux. François Hollande devrait donc insister sur une Constitution qui a, depuis 55 ans, supporté la cohabitation, le passage au quinquennat, la droite, la gauche. Tous les présidents ont fini par se réfugier dans une pratique classique de nos institutions. Dans un pays qui a peur du déclin, la 5ème République est un socle. Depuis 55 ans, on a connu toute les crises sauf une : la crise de régime.