Un ex-candidat FN impliqué dans des négociations de Lafarge avec l'EI en Syrie

Le groupe Lafarge est soupçonné d'avoir contribué au financement du terrorisme en Syrie.
Le groupe Lafarge est soupçonné d'avoir contribué au financement du terrorisme en Syrie. © THOMAS SAMSON / AFP
  • Copié
, modifié à
Jean-Claude Veillard, ancien candidat FN aux municipales, est aussi directeur sûreté du groupe Lafarge, soupçonné d'avoir conclu un accord financier avec l'EI.

Un soutien de Marine Le Pen aurait participé pour le compte de Lafarge à des négociations secrètes avec l'EI en vue de pouvoir continuer à exercer l'activité du groupe en Syrie, a révélé Médiapart mercredi.

Tractations financières. Alors que Marine Le Pen promet de lutter contre le terrorisme islamiste en cas de victoire, l'affaire est délicate : Jean-Claude Veillard, actuel directeur de la sûreté du groupe Lafarge, est aussi un soutien de Marine Le Pen. Il a été candidat aux municipales sous les couleurs du Rassemblement Bleu Marine : il figurait en cinquième position sur la liste de Walleyrand de Saint-Just - actuel trésorier de la campagne présidentielle de Marine Le Pen -. L'homme a également contribué à financer l'organisation terroriste en 2013 et 2014, via des tractations financières qui ont permis au groupe de continuer à maintenir son activité dans la cimenterie située à Jalabiya en Syrie, affirme Médiapart, qui s'appuie sur des mails explicites sur le sujet sur lesquels Jean-Claude Veillard figurait en copie et donnait son avis.  

Affaire "privée". Jean-Claude Veillard, interrogé par Médiapart sur son engagement frontiste, a évoqué une "affaire personnelle et privée". Selon des informations du Monde publiées en juin, le groupe Lafarge a fait l'objet d'une plainte du ministère de l'économie et des finances, puis de l'ouverture d'une enquête préliminaire en octobre 2016, car le groupe n'aurait pas respecté l'interdiction d'avoir une relation avec une organisation terroriste en Syrie. "Plusieurs responsables du groupe ont été entendus par les enquêteurs des douanes judiciaires", rapporte Le Monde