Martial Foucault est professeur à Sciences-Po et directeur du Cevipof. 1:01
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A.H.
Si le premier tour de l'élection présidentielle avait lieu dimanche, François Hollande arriverait troisième. Ces trois derniers mois, le président subit un décrochage très important des intentions de vote.
INTERVIEW

"C'est un décrochage important, voire abyssal". Sur Europe 1 jeudi matin, Martial Foucault, professeur à Sciences-Po, a dévoilé les résultats de la troisième phase de l'enquête menée par le Cevipof - dont il est directeur - sur la confiance des Français envers les politiques et des intentions de vote pour 2017.

Le président éliminé dès le premier tour. Cette enquête n'est pas un énième sondage, c'est "une étude menée sur 23.000 Français, interrogés pendant vingt mois", a précisé Martial Foucault. Elle indique notamment que si le premier tour de l'élection présidentielle avait lieu dimanche, François Hollande n'arriverait qu'en troisième position et serait, de fait, éliminé. "Entre janvier et mars, il a à nouveau perdu 4 points de pourcentage. C'est très rapide", a indiqué le directeur du Cevipof. 

Un décrochage à gauche. "Ce qui est préoccupant pour le président de la République, c’est que ce décrochage se fait essentiellement au sein de sa famille politique. Beaucoup se retournent vers Jean-Luc Mélenchon, qui reprend un peu de tonus", note Martial Foucault. L'abstention fait elle aussi son apparition de manière très marquée, "ce qui est nouveau pour l’électorat de gauche". Pour Martial Foucault, ces piètres résultats pour le chef de l'Etat s'expliquent par une "très faible satisfaction des Français vis-à-vis de son action depuis presque deux ans". "François Hollande est pris dans une dynamique de défiance. Les Français sont très mal à l’aise avec un président qui fait un pas en avant, deux pas en arrière sur un certain nombre de projets."

Les jeunes cherchent l'alternative. L'étude du Cevipof indique par ailleurs que les jeunes sont toujours intéressés par l'échéance de l'élection présidentielle. Ils se divisent en deux groupes, selon le professeur de sciences politiques. "D'un côté, une jeunesse très nettement en décrochage vis-à-vis du vote en 2012. Plus de 50% nous déclarent ne plus vouloir voter pour François Hollande s’il était candidat", souligne Martial Foucault. D'un autre côté, une partie de la jeunesse est "séduite par la candidature d’Alain Juppé et de Marine Le Pen".