Retour de Sarkozy à l'UMP : "je n'ai pas pris ma décision"

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
CANDIDAT OU PAS ? - L'ancien chef de l'Etat affirme qu'il ne s'est pas encore décidé sur une éventuelle candidature à la présidence de l'UMP.

Suspense. Le feuilleton de l'été est soigneusement entretenu. Dans des propos relayés par le magazine Valeurs actuelles, à paraître jeudi, Nicolas Sarkozy assure qu'il ne sait pas encore s'il briguera la tête de l'UMP, qui élira son président le 29 novembre prochain. "Je n'ai pas pris ma décision, s'agissant de la présidence de l'UMP. Parce que je veux avoir tous les éléments en main", affirme l'ancien président, qui ajoute: "comprenez bien qu'il ne s'agit pas de la décision de mon plaisir. Je n'ai aucune revanche à prendre sur quiconque".

"Cette idée du retour est inscrite dans les têtes". "Que l'on parle de mon retour dans la vie politique, c'est déjà miraculeux en soi. Cela veut dire que cette idée du retour est inscrite dans les têtes et dans les esprits. À partir de ce moment-là, une très grande partie du chemin est faite", estime-t-il également. "La première campagne présidentielle, on la fait toujours par envie et par désir. Pour un retour, le moteur, c'est le devoir. C'est la capacité à redonner de la confiance à un pays qui n'a plus de réponses pour aucun des grands défis du moment", assure également l'ancien chef de l'Etat.

Dans une interview à Europe 1 et TF1, début juillet, Nicolas Sarkozy avait indiqué qu'il annoncerait sa décision à la rentrée. "Je regarde avec consternation la situation de la France, l’état de la France, et je connais l’inquiétude des Français, et leurs souffrances", avait-il déclaré. "J’aurai à décider, après un temps de réflexion, à la fin du mois d’aout, au début du mois de septembre, de ce que je devrais faire".

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"Un nouveau départ". "Le plus dur dans la vie, ce n'est pas la décision du retour, mais celle du départ", poursuit Nicolas Sarkozy dans Valeurs actuelles. "Quand, comment et pour quoi faire ? Car le départ, cela peut signifier partir loin ou bien, au contraire, un nouveau départ. C'est d'ailleurs ce que j'avais expliqué, le 6 mai 2012, dans mon discours à la Mutualité". Au soir de sa défaite face à François Hollande, Nicolas Sarkozy avait assuré à ses électeurs : "mon engagement à la vie de mon pays sera désormais différent. Mais le temps ne distendra jamais les liens tissés entre nous". Mais au cours de la campagne présidentielle, il avait également assuré qu'il arrêterait la politique en cas de défaite.

Mariton n'en veut pas comme candidat. Le député UMP Hervé Mariton, candidat déclaré à la présidence du parti, a exprimé ses doutes sur France Inter. "Est-ce que Nicolas Sarkozy est le mieux à même de donner confiance aujourd'hui? Je n'en suis  pas sûr", a-t-il déclaré mercredi matin. Pour lui, "une première manière de prouver le changement, ce serait de ne pas se précipiter, de ne pas télescoper les dates, de ne pas mélanger les enjeux et donc, en effet, de ne pas être candidat à la présidence de l'UMP".

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Pour le PS, "Sarkozy minaude". Quant au Parti socialiste, il a estimé que le débat sur un éventuel retour de Nicolas Sarkozy était "dérisoire à l'aune des défis de la France et délétère au regard de la crise de la droite". "Perclus de mises en cause judiciaires, refusant tout bilan de son passé, n'ayant comme programme que son retour, Nicolas Sarkozy minaude, 'J'y vais, j'y vais pas !', 'Appelez-moi et je verrai'", écrit le PS dans un communiqué.