UMP : les hommes-clés de l'armistice

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ZOOM - Si le psychodrame à l’UMP est (enfin) terminé, c’est grâce à eux. Explications.

On se rapproche de la fin du film. Dimanche, Jean-François Copé a accepté l’idée d’un nouveau vote à l'UMP, et ce en 2013 soit avant les municipales de 2014. Pour le plus grand plaisir de François Fillon, qui y voit "une grande victoire pour les militants". Si d’autres obstacles sont encore à franchir pour pacifier les différentes membres de la famille UMP, le pire semble derrière eux. Grâce à qui ?

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raffarin

Jean-Pierre Raffarin. Et si c’était le gagnant de cette sortie de crise annoncée ? C’est du moins ce qu’il laisse lui-même entendre, comme son tweet (très) matinal de lundi le laisse entendre.

Et ce, au risque d’en énerver certains.

Contrarié dans sa stratégie - soutenir le droitier Copé pour se garder une place au chaud au centre droit du parti -, l’ancien Premier ministre a dû intervenir pour sortir l’élu de Meaux de son bunker, et surtout sauver ce qui pouvait encore l’être de l’UMP. Car Jean-Pierre Raffarin a une ambition personnelle : il n’a jamais digéré sa défaite face à Gérard Larcher pour la présidence du Sénat et espère bien qu’un basculement de la Haute chambre en 2014 lui offre une seconde chance. Or le vote des parlementaires, initialement prévu mardi, aurait acté la prééminence des sénateurs fillonistes et l’aurait donc affaibli personnellement. Il a donc mis tout son poids politique pour trouver une issue avant ce scrutin interne.

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Christian Jacob. Comme Jean-Pierre Raffarin, le chef de file des députés UMP à l’Assemblée nationale craignait plus que tout que la division parlementaire ne perdure. Avoir un François Fillon président de groupe, c’était d’autant moins de lumière pour Christian Jacob dans l’hémicycle. Et c’est surtout un groupe UMP moins puissant. Alors ce très proche de Jean-François Copé a assez vite entrepris de freiner le jusqu’au-boutisme de son ami. Et proposer des solutions pour apaiser la situation.

C’est lui qui a tout fait pour que les députés des deux groupes issus de l’UMP ne soient pas physiquement séparés dans l’hémicycle en s'engageant à ne pas changer les affectations des députés fillonistes au sein des huit commissions permanentes. Lui encore qui a proposé la mise en place d'une "commission paritaire", composée de parlementaires des deux camps pour se mettre autour d’une table. Lui enfin qui a fait partie de la dernière réunion de travail au nom de Jean-François Copé. Désormais, à lui de reconstruire l’unité du groupe UMP à l’Assemblée nationale.

bernard accoyer

Bernard Accoyer. Longtemps discret, l’ancien président de l’Assemblée nationale est sorti du bois de façon fracassante la semaine dernière. Son idée : organiser un référendum auprès de tous les parlementaires UMP, députés, sénateurs et eurodéputés afin qu’ils se prononcent "pour ou contre la tenue avant l'été 2013" d'une nouvelle élection du président du parti. Rejeté par Jean-François Copé qui y a vu la main de François Fillon – s’il se dit non-aligné, Bernard Accoyer a effectivement voté pour l’ancien Premier ministre -, sa proposition a toutefois permis d’accélérer les choses. La cuisante défaite annoncée a en effet poussé l’élu de Meaux à assouplir sa position pour sauver ce qui lui reste de crédibilité auprès des parlementaires.

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Luc Chatel

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Luc Chatel. Il est le premier à avoir mis de l’eau dans son vin. Devenu numéro 2 du parti depuis l'élection contestée de Jean-François Copé, l’ancien ministre de l’Education nationale a estimé, début décembre dans le Journal du Dimanche, qu'"il faut redonner la parole aux militants" et s’est ainsi rallié à la solution d'un nouveau vote réclamé à corps et à cri par François Fillon. "Je propose, dès demain, l'installation immédiate d'un groupe de travail sur les statuts et sur l'organisation d'un nouveau scrutin. » Une digue avait alors cédé dans le camp Copé.

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Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux. L’ancien président, pressé par tous, avait fini par sortir discrètement de sa semi-retraite politique pour tenter de jouer les pompiers de service. Un rôle de casque bleu endossé à contre cœur mais nécessaire pour celui souhaite garder la porte ouverte à un éventuel retour aux affaires en 2017. Nicolas Sarkozy ne pouvait pas se permettre de voir « son » UMP partir en lambeaux. Mais si tous ont salué son intervention, elle s’est avérée être un échec total. Presque un camouflet. Alors Nicolas Sarkozy a repris ses pions, et laissé son fidèle ami Brice Hortefeux reprendre la partie. En son nom. Et pour ses intérêts.