UMP : des primaires dans l'air ?

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avec agences
Plusieurs élus y sont favorables, mais pour Nadine Morano la question "ne se pose même pas".

Face aux mauvais sondages persistants pour Nicolas Sarkozy et aux divisions internes à la majorité présidentielle, notamment marquée le départ de Jean-Louis Borloo, certains cadres de l'UMP commencent à poser ouvertement la question de primaires à droite.

Mais cette option divise les élus UMP : si certains y voient une manière de donner plus de légitimité à la candidature de Nicolas Sarkozy, d’autres craignent au contraire que des primaires ne deviennent une "machine à perdre" affichant au grand jour les divisions au sein du parti majoritaire.

L’hypothèse des primaires à droite

Hervé Mariton, député UMP de la Drôme, est le premier à avoir évoqué cette piste au micro d'Europe 1, en proposant de profiter du prochain congrès de l’UMP pour organiser une consultation. Un scrutin qui prendrait néanmoins la forme d’un vote d’approbation de la candidature de Nicolas Sarkozy plutôt que de vraies primaires.

"Il s'agit de dire clairement à nos sympathisants et à nos électeurs que, oui, il y aura un débat à l'UMP, que oui il y aura un vote, il est prévu par les statuts. Les statuts de l'UMP prévoient une procédure, un vote", a-t-il rappelé mercredi.

Un "électrochoc" nécessaire

L'ancien ministre Alain Lamassoure est, lui, allé plus loin dans une tribune publiée dans Le Monde daté de jeudi. "La confiance est profondément rompue avec une partie des électorats séduits, voire enthousiasmés par Nicolas Sarkozy en 2007", constate l’eurodéputé.

Pour ce proche d'Alain Juppé, "la meilleure manière de perturber ce scénario catastrophe déjà en cours d'écriture serait, pour le président sortant, de prendre lui-même l'initiative de proposer des primaires à droite, en annonçant sa propre candidature".

Alain Lamassoure estime que cet "électrochoc" permettrait de "crever d'un coup l'abcès" dans le parti. "Centristes ou UMP, les ambitions seraient mises au défi de se dévoiler. Si personne n'ose sortir du bois, la preuve sera faite que, pour représenter la majorité actuelle, Nicolas Sarkozy n'est peut-être pas le meilleur candidat, mais que c'est le seul possible", argumente-t-il.

Pour Morano, "la question ne se pose même pas"

"Nous avons un leader, nous avons un candidat naturel, donc la question des primaires ne se pose même pas", a balayé Nadine Morano, jeudi matin sur I-Télé/Radio Classique, jugeant "totalement marginal" l'appel à des primaires. La ministre de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle a néanmoins envisagé la possibilité d’une consultation. "Nicolas Sarkozy sollicitera les suffrages des militants à l'UMP" pour respecter les statuts du parti et pour "avoir l'aval et le soutien des militants", a-t-elle précisé.

Mais si le président de la République optait pour des primaires, ce ne serait pas sans risque. 29% des personnes qui y prendraient part déclarent avoir l’intention de voter pour François Fillon, contre 28% en faveur de Nicolas Sarkozy, 14% voteraient pour Alain Juppé, et 9% pour Jean-François Copé, selon un sondage LH2 pour Le Nouvel Observateur publié mercredi 13 avril.