Trois ans à l'Elysée : les fidèles de Hollande préfèrent parler de l'avenir

© FRED TANNEAU / AFP
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David Doukhan et Louis Hausalter , modifié à
ANNIVERSAIRE - Malgré les mauvaises nouvelles, les "hollandais" y croient et veulent déjà lancer la campagne.

Trois ans jour pour jour après son élection, le 6 mai 2012, François Hollande marche sur des œufs. L'effet "Charlie" s'est estompé et la cote de popularité du chef de l'Etat est revenue au plus bas. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, 70% des Français lui préfèrent Manuel Valls pour être candidat à la présidentielle de 2017. Il est contesté jusque dans son propre parti, où de plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer une primaire à gauche pour 2017.

Un colloque d'anniversaire. Des mauvaises nouvelles qui ne découragent pourtant pas les plus proches amis du président. Son club "Répondre à gauche", mis en sommeil depuis son élection à l'Elysée, a été réveillé mardi, le temps d'un colloque à l'Assemblée nationale intitulé : "Trois ans et après ?"

"Faire campagne, c'est tous les jours". Mais dans ce titre, il fallait oublier les "trois ans". Le sujet, c'était bel et bien : "et après". Les 200 fidèles de François Hollande présents au Palais Bourbon n'avaient pas le moins du monde envie de faire le bilan de leur champion, puisque même eux ont du mal à le trouver extraordinaire… Non, il y avait plutôt une ambiance de début de campagne pour 2017. "Faire campagne, ce n'est pas trois mois avant, c'est tous les jours, du premier au dernier jour du mandat", admettait ainsi Didier Guillaume, président des sénateurs socialistes et hollandais pur jus.

Non à une primaire. Les militants hollandais ont la foi. Et un mot les exaspère, celui que l'aile gauche du PS a sans cesse à la bouche : primaire. "Vous imaginez que le président de la République en exercice se soumette à des primaires ? Ce serait un éclat de rire général", s'insurge un militant au micro d'Europe 1. Une autre participante rappelle qu'il serait bien présomptueux d'enterrer François Hollande : "on nous appelait les 3%. Résultat : il a gagné la primaire et la présidentielle".

Ce mythe d'un François Hollande capable de renverser les pires pronostics revenait sans cesse. Puis ce fut le retour à la réalité. En sortant du colloque, les militants sont passés devant le kiosque à journaux de l'Assemblée. Et certains ont pu remarquer cette première page du Parisien : "Et si Valls y allait ?" La route est encore longue.