Trierweiler : rupture "sans préavis" avec Hollande

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Alexandre Kara et Fabienne Cosnay , modifié à
CONFIDENCES - En marge de sa visite en Inde, l'ex-Première dame s'est confiée, mardi matin.

Elle est arrivée un peu pâle, la mine fatiguée, l’air fragile de ceux qui viennent de traverser une épreuve. Après sa conférence de presse lundi en Inde - sa première prise de parole depuis sa séparation d'avec François Hollande, Valérie Trierweiler s'est confiée, mardi matin, à Alexandre Kara, envoyé spécial d'Europe 1 en Inde. Ses mains tremblent légèrement, l'ex-Première dame affiche de temps à un autre un sourire triste mais quand elle se confie, sa voix retrouve un peu d’assurance. D'emblée, la journaliste reconnaît : "c’était quand même plus facile de faire une conférence de presse à 10.000 km de Paris".

Valérie Trierweiler et françois hollande

"On continue de correspondre avec François". La manière dont elle et François Hollande se sont séparés, la déclaration de François Hollande à l'AFP - 18 mots pour annoncer "sa" décision de rompre, tout cela, Valérie Trierweiler ne veut pas en parler. Trop intime. Mais elle l'assure, elle n'est pas "en guerre" avec celui qui est désormais son ex-compagnon. "On continue de correspondre avec François", indique t-elle. D’ailleurs, depuis Paris, avant son départ pour la Turquie, François Hollande a regardé la conférence de presse de son ex-compagne, comme le confie l’un de ses proches. L'ex "First Lady" fait encore cette confidence : "C'est la fin d'une histoire, j'en ai eu d'autres (…) 19 mois, ce n'est pas beaucoup à l'échelle d'une vie". Aujourd’hui, Valérie Trierweiler assure qu'elle veut "vivre au jour le jour". La journaliste a l’impression "d’aller mieux", mais elle reste prudente. "C’est peut-être dans un mois que je subirai le contrecoup".

Une rupture "sans préavis".Depuis que Closer a révélé la liaison entre François Hollande avec l'actrice Julie Gayet et le déferlement médiatique qui s'en est suivi, Valérie Trierweiler évite de trop lire la presse ou d’écouter la radio. "J'ai eu besoin de me protéger", explique-t-elle. Un de ses plus proches confirme : l’annonce de la séparation du couple présidentiel, avant son départ en Inde pour un voyage humanitaire, n’était pas "son choix" mais "était logique". Ce même ami de la journaliste ajoute : "A ceux qui parlent de licenciement, je réponds qu’il n’y avait pas de préavis".

Tourner la page. Le départ de l’Elysée a été "un moment très fort", confie-t-elle. Parmi le personnel du palais que la Première dame avait tenu à remercier samedi soir dans un tweet - certains ont pleuré. Mais Valérie Trierweiler veut désormais tourner la page, ne pas donner l'impression d'utiliser son malheur. Quand elle regarde dans le rétro de ces 19 mois passés à l'Elysée, la journaliste a le sentiment qu’on ne lui a pas fait beaucoup de cadeaux. Son double statut de Première dame et de journaliste a énervé beaucoup de monde, mais elle est contente de ne pas avoir abandonné le journalisme, qui lui permet au moins aujourd’hui d’avoir un salaire.

Son tweet, éternel regret. De ses 19 mois passés à l'Elysée, Valérie Trierweiler n'exprime qu'un seul regret : le tweet de soutien à Olivier Falorni, l'adversaire de Ségolène Royal. Un tweet qui a sans doute laissé des traces dans le couple qu'elle formait avec François Hollande. "Si c’était à refaire, je ne le referais pas ", dit-elle encore.

trierweiler

Des déceptions à l'Elysée. En passant de l'autre côté du miroir, la journaliste politique qu’elle était depuis 20 ans, a découvert un tout autre monde. Un monde où la trahison est la règle et les fidélités, l’exception. A l’Elysée, beaucoup de collaborateurs du président la considéraient comme une rivale, comme une conseillère de l’ombre. Avant elle, Cécilia Sarkozy, qui lui a d'ailleurs envoyé un message de soutien, avait vécu la même chose.

L'Elysée a "cassé quelque chose". Elle a sous-estimé le machisme de cet univers où les hommes politiques n’ont déjà pas beaucoup de considération pour les femmes politiques, alors, pour les femmes de politiques …  Quand elle fait le bilan, Valérie Trierweiler a le sentiment que lorsqu'on partage la vie d’un homme politique, en réalité, on n’a pas vraiment d’influence. Celle qui était la compagne de François Hollande a aussi l'impression qu'elle n'a pas vécu le pouvoir de la même façon que lui, depuis qu'il est devenu président. "Ça a cassé quelque chose", glisse t-elle. Et venir à l’Elysée, ce n’était pas son rêve, elle aurait sans doute préférer avoir une "vie normale". "Si cela avait été le cas, ils seraient peut-être toujours ensemble", assure l'un de ses proches.

Valérie Trierweiler

Comment elle voit l'avenir. Valérie Trierweiler n'exclut pas un jour de se consacrer uniquement à l'humanitaire, ou de faire des reportages sur les grandes détresses du monde. L'ancienne Première dame entend rester engagée dans plusieurs associations : Action contre la faim, France-Libertés, l’association Ela ou encore le Secours populaire. Quand on l'interroge sur ses priorités, elle répond 'je ne peux pas choisir entre deux souffrances d'enfants, je veux faire le maximum ". Une chose est sûre : celle qui fut journaliste politique à Paris Match [propriété du groupe Lagardère, comme Europe 1, NDLR] pendant de longues années a tourné définitivement cette page. "Ça ne m'intéresse plus et me dégoûte même un peu", confie-t-elle.

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