Total : le plein de "super-profits"

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Administrator User , modifié à
En plein procès de l'Erika, Total annonce des profits records en 2006 avec un résultat net ajusté de 12,6 milliards d'euros. Le PS et l'association UFC-Que Choisir appellent à la mise en place d'une taxe sur les "super-profits" pétroliers alors que le conseil d'administration de Total a entériné mardi la nomination comme directeur général du numéro 2 du groupe, Christophe de Margerie.

C'est à la tête d'une entreprise qui se porte bien que Christophe de Margerie, 55 ans, arrive. En plein procès de l'Erika, Total annonce des profits records en 2006, plaçant son P-dg sur le départ Thierry Desmarest sur la défensive alors que le PS et l'association UFC-Que Choisir appellent à la mise en place d'une taxe sur les "super-profits" pétroliers. Le conseil d'administration du groupe a entériné mardi la nomination comme directeur général du n°2 du groupe et ancien patron du secteur de l'exploration-production, surnommé en interne "big moustache". Thierry Desmarest gardera, lui, la présidence non-exécutive du conseil d'administration. La quatrième "major" pétrolière mondiale (sixième par la capitalisation boursière) a engrangé en 2006 un résultat net ajusté de 12,6 milliards d'euros, en hausse de 5% par rapport à 2005, soit l'équivalent de 400 euros de profit par seconde. Des résultats qui relancent les appels à une taxation des "super-profits" pétroliers à laquelle s'était opposé le ministre de l'Economie Thierry Breton, il y a un an. "Nous avons été assez clairs sur le fait qu'il était urgent de taxer les super-profits des compagnies pétrolières pour financer les investissements pour le développement des transports publics, de façon à réduire la facture pétrolière des usagers", a déclaré Bruno Rebelle, membre de l'équipe de campagne de Ségolène Royal en faisant référence au programme de la candidate socialiste à l'élection présidentielle. "Le chiffre annoncé par Total nous invite bien sûr à confirmer cette mesure." A la veille de la présentation des résultats du groupe pétrolier, l'association de défense des consommateurs UFC Que-Choisir avait rappelé qu'elle milite depuis près de trois ans pour l'instauration d'une taxe exceptionnelle d'un milliard d'euros par an pendant cinq ans sur les profits pétroliers déclarés en France afin de "rétablir le déséquilibre scandaleux de la politique énergétique du gouvernement". Thierry Desmarest, qui s'exprimait lors de la conférence de presse de présentation des résultats, a répliqué : "Certes, nous faisons 12 milliards d'euros de profits mais je tiens à rappeler que nous payons des impôts et que nous ne générons que 5% de nos profits sur le sol français". L'UFC-Que Choisir conteste ce décompte et fait valoir que Total ne prend en compte que les activités physiquement localisées en France. En intégrant les profits de l'exploration-production certes située à l'étranger mais dont les consommateurs français supportent une partie de la facture, l'UFC-Que Choisir estime que "Total a réalisé, en 2005, près de 2,5 milliards d'euros de profits sur le marché français, soit 20% de ses profits mondiaux".