Taxes américaines sur l'acier : "Nous n'allons pas tendre l'autre joue", explique Bruno Le Maire

"Avec cette décision, ce n'est pas 'America First', mais 'America Alone'", avance Bruno Le Maire
"Avec cette décision, ce n'est pas 'America First', mais 'America Alone'", avance Bruno Le Maire
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Ugo Pascolo
Le ministre de l'Economie et des Finances réagit à la décision de Donald Trump de taxer l'acier et l'aluminium européen, mais également à la contre-offensive qui va être mis en place par la Commission européenne pour faire face à cette "agression". 
INTERVIEW

"L'augmentation des tarifs de l'acier et de l'aluminium est injustifiée et injustifiable", tonne Bruno Le Maire. Invité d'Europe 1 Weekend samedi, le ministre de l'Economie et des Finances a rappelé que "nous [l'Europe, ndlr] ne voulons pas de guerre économique, mais nous voulons défendre nos intérêts". 

"Ce n'est pas 'America First', mais 'America Alone'". Si les Etats-Unis ne font pas de geste d'ouverture, nous allons avoir des tarifs commerciaux plus élevés, donc une croissance moins forte", détaille Bruno Le Maire au micro d'Europe 1. "A terme, cela va avoir un impact sur la croissance et les emplois, c'est tout ce que nous voulons éviter. C'est ce que la France, le Canada, l'Allemagne et tous les partenaires commerciaux disent à leur partenaire américain, ici [au G7 des finances qui se tient depuis jeudi jusqu'à ce samedi à Whistler, une station de ski canadienne, ndlr]", détaille-t-il.

"Avec cette décision, ce n'est pas 'America First', mais 'America Alone'"! Nous avons besoin de soutenir la croissance, les emplois, nos entreprises et les décisions des Etats-Unis ne permettent pas d'avancer dans cette direction", martèle le ministre. 

Une agression. En attendant que Donald Trump fasse marche arrière sur la taxation de l'acier et de l'aluminium, la commission européenne a annoncé qu'à partir du 20 juin, 150 produits américains seront majorés jusqu'à 25% de leur valeur. "Nous n'allons pas tendre l'autre joue parce que nous avons reçu une attaque des Etats-Unis", explique Bruno Le Maire. "Nous ne sommes pas les agresseurs. (...) Nous partageons l'analyse américaine qu'il y a un problème de surcapacité de production d'acier et d'aluminium dans le monde, mais la bonne façon de le régler n'est pas d'ouvrir un conflit, mais de se mettre autour de la table, trouver des solutions et les appliquer !", avance-t-il.

Et de conclure : "tous les européens ont proposé le dialogue aux Etats-Unis et tout ce que nous avons comme réponse, c'est une agression. Nous ne l'acceptons pas et nous nous protégeons".