Taxe carbone : oui, mais à 27

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Hélène Favier , modifié à
Le Premier ministre a fait savoir que la France n'adopterait pas seule une taxe carbone.

Accueilli par une standing ovation, François Fillon a annoncé mardi lors d'une réunion des députés UMP, que la taxe carbone ne pourra être mise en place qu'au niveau européen pour ne pas nuire à la "compétitivité" des entreprises françaises, sans cependant prononcer le mot d'abandon. "Il n'y aura donc pas" de taxe carbone au 1er juillet 2010 comme prévu, "à moins qu'il y ait un accord européen" d'ici là, a ajouté Jean-François Copé, le patron des députés UMP.

Face aux réactions, à gauche comme à droite, François Fillon a réaffirmé plus tard dans la journée que la France n'abandonnerait pas la taxe carbone, mais qu'elle le fera avec ses partenaires européens. Dans cette optique, la France demandera à la Commission européenne d'accélérer la mise au point d'une proposition en ce sens, poursuit le communiqué de Matignon. Nicolas Sarkozy, de son côté, abordera le sujet à la télévision mercredi à la sortie du Conseil des ministres.

"Priorité à la croissance"

Cependant, "il ne faut pas arrêter les réformes, car les Français ne nous le demandent pas", a ajouté François Fillon, qui s'exprimait deux jours après la sévère défaite de la majorité aux élections régionales.

"Priorité à la croissance, l'emploi, la compétitivité, la lutte contre les déficits", a-t-il précisé, ajoutant qu'il fallait "terminer la réforme des collectivités et faire celle des retraites".

Une réforme voulue par le président

Lundi, sur Europe 1, Jean-François Copé, avait demandé à ce que la taxe carbone soit abandonnée par le gouvernement. "Je pense que la taxe carbone, ça n’a de sens que si c’est à l’échelle européenne. Cela ne peut pas être une priorité", avait-il estimé.

Dans un entretien au Figaro Magazine à la veille du premier tour des régionales, le président Nicolas Sarkozy avait laissé présager un changement de calendrier sur la taxe carbone dont la première mouture a été recalée par le Conseil constitutionnel. "Nous n'imposerons pas à nos industriels des contraintes si, dans le même temps, on autorise les importations venant de pays qui ne respectent aucune des règles environnementales à inonder nos marchés", avait estimé le chef de l'Etat.