Taubira vole la vedette à Valls

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AW, avec agences , modifié à
A La Rochelle, la ministre de la Justice a annoncé la création d'une "peine de probation" hors prison.

L'INFO. Après avoir fait la paix avec Manuel Valls samedi lors de l'université d'été du PS, Christine Taubira lui a volé la vedette en annonçant la création d'une "peine de probation", hors prison dans le cadre de la prochaine réforme pénale dont "les derniers arbitrages seront rendus le 30 août". Confirmant que les peines plancher seraient supprimées, Christiane Taubira a qualifié son projet de réforme "sérieuse, rigoureuse, qui assure la sécurité des Français".

Une peine "en milieu ouvert". "Nous créons une peine de probation, qui est une peine en milieu ouvert, restrictive de liberté que nous appelons la contrainte pénale", a déclaré Christiane Taubira.

Seuls les délits punis de 5 ans de prison ou moins concernés. La ministre a précisé que cette peine ne concernerait que les délits punis de 5 ans de prison ou moins et que les juges pourraient "bien entendu" prononcer à la place des peines de prison.

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"Réduire de façon drastique les sorties sèches". Jugeant que "la prison ne peut remplir son rôle" actuellement et que "les sorties sans encadrement sont des facteurs aggravants pour la récidive et donc un danger pour la société", la ministre a souligné son intention de "réduire de façon drastique les sorties sèches", c'est-à-dire "sans contrôle et sans contrainte alors que nous savons qu'il faut un retour progressif à la liberté". "C'est pour ça que nous avons mis en place un dispositif libération sous contrôle et sous contrainte, qui n'est absolument pas automatique, mais qui rend obligatoire l'examen aux deux-tiers de l'exécution de la peine du dossier du détenu", a-t-elle poursuivi.

Un observatoire de la récidive. "Les récidivistes, plus encore que les autres, doivent sortir progressivement avec un contrôle et des contraintes", a souligné la ministre, rappelant qu'il y avait actuellement 81% de "sorties sèches" et "98% de sorties sèches des maisons d'arrêt, c'est-à-dire des courtes peines". La ministre a, par ailleurs, annoncé qu'elle allait "installer le mois prochain l'observatoire de la récidive", afin de disposer des "outils fins" pour mesurer le phénomène. Soulignant que les conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation seraient "les piliers de cette réforme pénale", Christiane Taubira a rappelé son engagement à en embaucher quelque 300, un chiffre que les syndicats jugent toutefois insuffisant.

La droite réagit sur Twitter. Sitôt l'annonce de la ministre, le député-maire de Nice, Christian Estrosi, a tiré à boulets rouges sur la ministre en lui lançant sur Twitter un : "je rêve!". L'ex-ministre Frédéric Lefebvre s'est montré plus ouvert à l'annonce en posant toutefois une condition : excepter la peine de probation en cas de "violence physique".