Syrie : l'exécutif sous pression

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avec agences , modifié à
La tension est montée d'un cran dimanche alors que la droite appelle à un vote au Parlement avant toute action militaire.

L'INFO. L'opportunité d'intervenir en Syrie divise la classe politique française. Fragilisé par le volte-face de Barack Obama de finalement s'en remettre au vote du Congrès, François Hollande subit depuis samedi la pression de l'opposition pour qu'un vote soit également organisé en France, au Parlement, sur la perspective d'une action militaire de la France contre le régime de Bachar al-Assad.

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borloo

La droite veut un vote, comme aux USA. Après la déclaration de Barack Obama samedi soir indiquant qu'il allait faire voter le Congrès, Jean-Louis Borloo estimé dimanche sur Europe 1 qu'il n'était "pas possible" de ne pas faire voter les parlementaires français. "En 1991, alors qu'il y avait pourtant un mandat de l'ONU, Mitterrand avait jugé démocratique et utile d'y procéder", a-t-il estimé en pointant que dans la situation actuelle il n'y avait même pas de grande coalition internationale.

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Il est loin d'être le seul à réclamer un tel vote : François Bayrou (MoDem), André Chassaigne, au nom des députés du Front de gauche, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) et par Christian Jacob, chef de file des députés UMP, pour qui le gouvernement devrait même engager sa responsabilité dans un vote de confiance. Samedi, Jean-François Copé a, lui, estimé samedi "absolument indispensable" qu'il y ait "un consensus national sur cette question".

Ayrault au front lundi devant les parlementaires. Le Premier ministre recevra lundi à Matignon les principaux responsables parlementaires pour les informer de la situation en Syrie avant le débat au Parlement prévu mercredi. Une session extraordinaire du Parlement doit en effet se tenir mercredi après-midi, avec au programme une déclaration du Premier ministre Jean-Marc Ayrault suivie d'un débat... mais en principe pas d'un vote, même si juridiquement rien ne l'empêche. Dimanche soir, dans son bureau avec les ministres concernés - Intérieur, relations avec le parlement, - a passé en revue toutes les hypothèse, y compris d'engager la responsabilité du gouvernement sur un discours de politique générale incluant une intervention en Syrie. Une possibilité finalement rejetée.

Valls

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La gauche invoque la Constitution. Invité du Grand Rendez-Vous Europe1-Le Monde –i>TELE dimanche, Manuel Valls a donné une leçon de droit constitutionnel à ceux qui critiquent l'absence de vote du Parlement. Le ministre de l'Intérieur s'est ainsi référé à l'article 35 de la Constitution française, en faisant la lecture complète. "Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote. Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement. Il peut demander à l'Assemblée nationale de décider en dernier ressort", a-t-il rappelé. Une rhétorique qui est également celle d'Elisabeth Guigou : "c'est la lettre et l'esprit de la Constitution", a commenté l'ancienne ministre socialiste.

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