Syrie : Hollande veut convaincre les élus

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et Alexandre Kara , modifié à
Le président va apporter des preuves de l’utilisation d’armes chimiques par Damas.

L’INFO. Mauvais scénario pour le général Hollande. Le revirement de Barack Obama place en effet le président français dans une position embarrassante. Lui qui voulait une action rapide contre la Syrie est désormais contraint d'attendre lui aussi le vote du Congrès américain, le 9 septembre. Et des élus, de gauche comme de droite, lui demandent d’en faire de même et de consulter le parlement.

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Des documents en forme de preuves. Les réunions se sont succédé, dimanche à l’Elysée, pour trouver le moyen de sortir du piège politique que représente cette volte-face de Barack Obama. Dans la soirée, Paris devrait présenter des preuves de la possession et de l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien. Des documents réunis par les services spéciaux français et déclassifiés pour l‘occasion. Ils seront présentés par Jean-Marc Ayrault aux chefs de partis, qu’il va recevoir dans la journée à Matignon pour les informer de la situation en Syrie avant le débat au Parlement prévu mercredi. Une session extraordinaire du Parlement doit en effet se tenir mercredi après-midi, avec au programme une déclaration du Premier ministre, suivie d'un débat. Objectif de l’exécutif : convaincre pour obtenir un large consensus et éviter ainsi un vote au parlement.

"L’affaire est déjà pliée : il n’y aura pas de vote." C’est l’autre sujet qui inquiète : comment éviter le vote du parlement ? Dimanche soir s’est tenue une réunion sur ce sujet entre François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Jean-Yves Le Drian (Défense), Laurent Fabius (Affaires étrangères) et Manuel Valls (Intérieur). Pour l’un des ministres présents à cette réunion, "l’affaire est déjà pliée : il n’y aura pas de vote." Mais l’un des proches de François Hollande temporise : "le président n’est pas opposé, sur le principe, à un vote des députés. Mais en terme d’image, c’est compliqué : on est les seuls à ne pas faire voter". Alain Vidalies, ministre chargé des Relations avec le parlement, a d'ores et déjà prévenu que s'il s'agit de voter sur la seule intervention en Syrie à ce stade, l'approbation est loin d'être acquise. Les prochaines heures seront donc décisives : le président ne se décidera qu’après les consultations de son Premier ministre.