Sur la Corse, Valls estime que "des lignes rouges ne doivent pas être franchies"

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Le Premier ministre a rappelé qu'il n'existe "qu'une seule langue dans la République, c'est le français."

Elu président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni a choqué une grande partie de la classe politique en prononçant son discours d’investiture en langue corse. Le Premier ministre Manuel Valls a d’ailleurs averti, mercredi sur TF1, qu'"il y a des lignes rouges qui ne peuvent pas être discutées" avec le nouvel exécutif corse dirigé par les nationalistes. "La Corse est dans la France et dans la République, et aucun discours, en corse ou en français, ne pourra remettre en cause ce lien", a affirmé le Premier ministre.

"Il n'y a pas de prisonniers politiques". Manuel Valls a rejeté fermement les revendications formulées par les nationalistes corses après leur victoire aux élections régionales, dont le transfert des "prisonniers politiques" corses sur l'île et un nouveau statut pour la langue corse. "L'amnistie des prisonniers politiques ? Il n'y a pas de prisonniers politiques. La co-officialité (de deux  langues : corse et français) ? Il n'y a qu'une  seule langue dans la République, c'est le français. Un statut de résident pour les Corses, sur le plan fiscal ? C'est contraire à la République", a énuméré Manuel Valls, contestant des mesures défendues par Gilles Simeoni, nouveau président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), après la victoire des nationalistes aux régionales.

"La langue de mon peuple, c'est le corse". Invité samedi dernier de David Abiker, dans C'est arrivé cette semaine, sur Europe 1, Jean-Guy Talamoni avait explicité sa position : "La France de Victor Schoelcher, de René Char, de Voltaire, et même du De Gaulle du 18 juin, j'ai de l’admiration pour cette France-là.... Mais mon pays s'appelle la Corse. La langue française, je l'adore, j'adore les auteurs français. Mais, la langue de mon peuple, c'est le corse". Quant à la la question de l’indépendance, "elle viendra en son temps", se posera "dans les années qui viennent" et ne "pourra se trancher que par un vote démocratique des Corses", avait ajouté Jean-Guy Talamoni.

>> Réécoutez l'interview de Jean-Guy Talamoni :