Stade Jean-Bouin: "projet dispendieux" (UMP)

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avec AFP

Le groupe UMP au Conseil de Paris a dénoncé jeudi la "dérive" du coût du Stade Jean-Bouin, qui doit être inauguré vendredi, et son "financement intégralement public (...) au mépris de l'ensemble des réserves émises par les associations, habitants et élus". Dans un communiqué, l'opposition municipale parisienne fustige le coût de destruction-reconstruction du Stade et les dépenses annexes qui s'élèvent au total à "près de 200 millions d'euros".

La Ville a vigoureusement contesté cette évaluation jeudi. Selon elle, le coût du stade en lui-même est de 95 millions d'euros, auxquels se sont ajoutés 62 millions d'euros pour les études, les travaux de voirie, la construction d'un parking, l'aménagement de nouveaux sites sportifs sur les pelouses d'Auteuil en compensation de ceux supprimés à Jean-Bouin, les coûts transitoires induits (adaptation des installations au stade Charléty, qui a accueilli provisoirement le Stade français).

Ce chiffre global de 157 millions d'euros, au lieu des 86 millions prévus en 2007, apparaissait dans une délibération soumise au vote des conseillers de Paris en mars 2010. Selon Jean Vuillermoz (PC), adjoint du maire de Paris en charge des Sports, le coût final devrait rester proche de cette estimation. "On a tout fait pour rester dans l'enveloppe", a-t-il assuré à l'AFP.

Mais pour l'UMP, cette estimation "oublie" de chiffrer plusieurs dépenses, comme le coût de démolition du stade, et en "sous-évalue notoirement d'autres", a expliqué à l'AFP le député Jean-François Lamour. Pour le conseiller de Paris EELV Yves Contassot, lui aussi opposant de longue date au projet, il est en réalité "très compliqué de dire quel est le coût réel du stade: 155, 170 ou 200 millions d'euros, personne ne peut le dire". Il participera avec le candidat EELV à la mairie de Paris Christophe Najdovski à une opération de tractage aux abords du stade vendredi soir.

Les Verts dénoncent la multiplication des enceintes sportives, à l'heure du Grand Paris et des restrictions budgétaires. "Pour Christophe Najdovski, il faut impérativement revoir la politique des grands équipements. Alors que Jean-Bouin, Charléty, le Stade de France sont là, les projets de Grand stade de rugby en Essonne et d'Arena92 à Nanterre, pour plusieurs centaines de millions d'euros chacun, risquent de plomber encore les finances des collectivités", affirme un communiqué d'EELV.