Sprint final de Ségolène Royal pour conjurer les sondages

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Administrator User , modifié à
Face à une vague de sondages qui donnent un net avantage à son adversaire à deux jours du second tour, Ségolène Royal a sonné la mobilisation contre le danger que représenterait selon elle la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle. La candidate socialiste a également porté une attaque en règle contre certains médias qu'elle accuse de favoriser de son adversaire.

Dans les dernières heures de la campagne officielle, la candidate socialiste a haussé le ton. Elle a appelé avec ferveur les Français à voter massivement dimanche pour une "France claire" de la "lumière" contre l'"ombre" portée par le candidat de l'UMP. Ségolène Royal a promis de faire mentir les sondages d'opinion, lors d'une réunion publique en Bretagne. "Il y a encore de l'espoir", a assuré la candidate socialiste à Lorient, dans le Morbihan, appelant les indécis "à ouvrir les yeux" et à faire le choix de la "morale publique" et de la "vérité" contre les "affabulations" et les "mensonges". "Dressez-vous contre tous les systèmes, contre tous les pouvoirs concentrés" entre les mains de quelques-uns, a lancé la présidente de la région Poitou-Charentes. "Dressez-vous pour la morale publique, dressez-vous pour une France forte. Dressez-vous pour la lumière! Refusez l'esprit de revanche, refusez tous les mensonges et toutes les haines! En avant! Nous pouvons gagner, nous allons gagner!", a-t-elle dit. La candidate socialiste avait auparavant mis l'accent sur le "danger" pour la France que constituerait selon elle l'entrée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée pour cinq ans. "Le choix de Nicolas Sarkozy est un choix dangereux", a-t-elle dit, ajoutant que la France risquait de plonger dans la brutalité et la fracture sociale, un des slogans de campagne de Jacques Chirac en 1995. "Ma responsabilité, aujourd'hui, c'est de lancer une alerte par rapport au risque de cette candidature et par rapport aux violences et aux brutalités qui se déclencheront dans le pays", a-t-elle dit. En cas de victoire de Nicolas Sarkozy, "il y aura des tensions très fortes dans le pays puisqu'il a multiplié les provocations et les violences verbales, en particulier à l'égard des quartiers populaires", a jugé Ségolène Royal. Invitant les électeurs à "rester debout" face à ce qu'elle a appelé le matraquage des sondages, elle a critiqué les médias des groupes Bouygues et Lagardère dont les dirigeants sont des amis de Nicolas Sarkozy. En réponse, Nicolas Sarkozy a souligné "l'agressivité" et la "fébrilité" de sa concurrente. Julien Dray, un des porte-parole de Ségolène Royal, a reconnu pour sa part que la situation de la gauche était difficile. Frédéric Frangeul (avec Reuters)