Soubie : "Des jeunes dans la rue contre un gouvernement de gauche, c'est un symbole politique"

Raymond Soubie.
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A.D , modifié à
Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, a donné son point de vue sur les mouvements contre la réforme du droit du travail sur Europe 1.
INTERVIEW

L'ancien conseiller social de Nicolas Sarlozy "parle de temps en temps" à l'ex chef de l'Etat. Mais, à un an de la présidentielle, Raymond Soubie, qui dirige les sociétés de conseil Alixio et Taddeo, ne veut pas s’"impliquer dans les écuries présidentielles des uns et des autres". Pour Europe 1, il analyse les mouvements sociaux contre la loi El Khomri.

Un mouvement "pas exceptionnel". En premier lieu, Raymond Soubie relativise l'ampleur de la contestation. "Ce n’est pas un mouvement massif de grèves. Il y a eu quelques débrayages dans les transports mais on est loin des grands mouvements". En revanche, les manifestations dans la rue, avec 400.000 personnes qui ont défilé le 31 mars, ne sont "pas négligeables". Mais sans "caractère exceptionnel", cette contestation sociale ne devrait pas, selon lui, "amener le gouvernement à reculer. Pour faire bouger les lignes, encore faut-il que le mouvement soit d'une ampleur considérable, il faut une paralysie dans les transports publics". L'homme prend l'exemple de la reforme des retraites, où malgré la présence d'un million de personnes dans les rues, le projet n'avait pas changé.

"Pression psychologique". Ce qui est en revanche remarquable, c'est que "des jeunes, pas tous, soient dans la rue contre un gouvernement de gauche. C’est un symbole politique encore plus que social." D'après le conseiller, c'est ce qui a poussé le Premier ministre Manuel Valls à annoncer qu'il reprendrait certaines mesures des syndicats étudiants. En revanche, Raymond Soubie ne croit pas que le projet sera retiré. "Les gens dans la rue, le 31 mars, demandaient le retrait du projet. Il n’y en aura pas, ce serait un camouflet inacceptable." Toutefois, la mobilisation à un an de l'élection présidentielle ajoute une "pression psychologique" sur les dirigeants.

François Hollande réélu ? "Ce n'est pas exclu". Malgré la très faible côte de popularité du président de la République, rien n'est encore joué pour le conseiller. "Personne ne sait comment ça va se présenter. En 2010, les sondages donnaient 3% d'intentions de vote à François Hollande. Il n'est n’est pas totalement exclu qu’il soit réélu."