Le détail des comptes de campagne de Marine Le Pen est publié par "Le Parisien", vendredi (photo d'archives). 1:52
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Maxence Lambrecq
"Le Parisien" a pu consulter le détail des dépenses de la candidate FN, qui ont fait l'objet de la plus importante rectification opérée par la commission nationale. 

Après Jean-Luc Mélenchon, François Fillon et Emmanuel Macron, le détail des comptes de campagne de Marine Le Pen est révélé par Le Parisien, vendredi. Si ses dépenses ont été validées, la candidate du FN est celle qui a subi la plus importante rectification de la commission nationale : plus de 870.000 euros de frais ne lui seront pas remboursés

190.000 euros de sondages. Dans le détail, les comptes de la présidente du FN, qui se présentait comme "antisystème", laissent transparaître un décalage entre le discours et les actes. Pendant toute la campagne, son équipe assurait par exemple ne pas avoir les moyens de réaliser des sondages, de toute façon dépourvus d'intérêt. Hors en réalité, 190.000 euros ont été dépensés dans des enquêtes d’opinion. Verdict de l’une d’entre elles : "faites oublier la sortie de l’euro et l’héritage de votre père". 

Un logo de campagne à 50.000 euros. Même constat pour le marketing : le logo de campagne de la candidate, la rose bleue marine, était "faite maison", selon ses proches. Florian Philippot évoquait un "choix instinctif", fait "rapidement", alors que l'une de ses amies venait d'offrir à Marine Le Pen des roses bleues dites éternelles. En réalité, selon les comptes de campagne, il s'agit d'une commande passée un an avant l'élection à un cabinet de conseil en Suisse. Montant de la facture : 50.000 euros.  

Écueil, aussi, concernant le "made in France" très cher à la candidate : ses 10.000 pin's de l'entre-deux-tours ont été produits en Chine, avec à la clé 600 euros de frais de douane. 

Un aller-retour au Tchad. Au final, la commission a pourtant validé les comptes de Marine Le Pen, non sans s'être interrogée sur certaines dépenses. À propos, notamment, de tracts produits par la société de son ami Axel Lousteau, à un prix trois fois supérieur à celui du marché. Ou d'un aller-retour au Tchad en jet privé, qui a coûté 129.000 euros. Selon la candidate, il s'agissait d'assurer sa stature internationale, grâce à l'une de ses seules rencontres avec un chef d'État en exercice. Rien d'illégal aux yeux de l'instance de contrôle.