Barrage de Sivens : Cécile Duflot dénonce une "bavure"

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Benjamin Bonneau, Caroline Roux et Alexandre Kara , modifié à
PAVÉ DANS LA MARE - L'ancienne ministre écolo a appelé François Hollande pour lui dire que "la situation sur place était gérée n’importe comment".

L’INFO. La mort de Rémi Fraisse, un jeune manifestant, sur le barrage de Sivens, le week-end dernier, suscite l’indignation des écologistes. Cécile Duflot, par exemple, n'a pas l'intention d'en rester là. Avec ses amis d'Europe Ecologie - les Verts, l’ancienne ministre du Logement souhaite interpeller l’exécutif sur ce qu’elle considère (déjà) être une "bavure".

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Des questions sur les forces de l’ordre. "Il faut une totale transparence sur les causes du décès de ce jeune homme et sur les méthodes d’intervention qui ont conduit à ce drame", réclame Cécile Duflot. "Pourquoi y-a-t-il eu des forces de l’ordre qui se sont installées sur la zone, dans la nuit de samedi à dimanche, alors même qu’il n’y avait pas de motif légitime d’intervention sur ce site ?", s’est-elle interrogée, en colère, mardi matin sur Europe 1. Pour elle, les méthodes des gendarmes mobiles seraient beaucoup trop musclées.

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Le précédent Malik Oussekine. Selon nos informations, Cécile Duflot a même appelé François Hollande dès son retour de Sivens, où elle s’était rendue lundi dernier. Un appel pour dire directement au président que "la situation sur place était gérée n’importe comment". L’ancienne patronne des écolos ne décolère pas et rappelle que la dernière fois qu’un militant a été tué lors d'une manifestation, c’était Malik Oussekine, après une manifestation étudiante contre le projet de réforme universitaire, en 1986. Pour Bruno Le Roux, chef de file des députés PS à l'Assemblée nationale, citer  Malik Oussekine "est un jeu dangereux. C’est indécent et irresponsable". Un proche de Manuel Valls met lui aussi en garde contre toute comparaison hâtive et hasardeuse. Et pourtant, un proche de François Hollande reconnaît que si personne n’en parle à voix haute, l’affaire Malik Oussékine est bien aujourd’hui dans toutes les têtes.

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"Si cela s’était produit sous Sarkozy, toute la gauche se serait indignée". Alors que les circonstances exactes du drame restent encore à déterminer - la famille de la victime déposera plainte mardi pour homicide volontaire – les écologistes ne s’embarrassent pas de doutes et parlent déjà de "bavure". Mardi, les députés écolos interpelleront le gouvernement à l’Assemblée nationale et pensent déjà à organiser une mobilisation plus large. Car pour l’instant, ils sont bien seuls. Ce que regrette ouvertement Cécile Duflot : "si cela s’était produit sous Sarkozy, toute la gauche se serait indignée".